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VIA : Le design pour vivre mieux

par Véronique Giraud
Gérard Laizé, directeur du VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) : « notre dispositif Domovision a été conçu pour le chef d’entreprise et le designer ». © Jean-Brice LEMAL
Gérard Laizé, directeur du VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) : « notre dispositif Domovision a été conçu pour le chef d’entreprise et le designer ». © Jean-Brice LEMAL
Style de vie Design Publié le 28/03/2009
Le VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) encourage les collaborations entre designers et chefs d’entreprises français intervenant dans tout ce qui compose les lieux de vie. Intimement lié à l'évolution de la société et ses usages, le design doit faire face à une forte résistance culturelle.

Le VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) a pour vocation de valoriser et de promouvoir la création française dans le secteur du design appliqué au cadre de vie (mobilier, luminaires, art de la table, accessoires de décoration, textile d'ameublement…), en France et à l'étranger. Ses actions s'adressent aux professionnels, groupes industriels, petites et moyennes entreprises, artisans, éditeurs, distributeurs, métiers de la création, ainsi qu'au grand public, par le biais d’expositions. Plateforme d’échanges entre la création, l’entreprise et la distribution, le VIA a pour domaine le cadre de vie. L’association, qui aura trente ans en 2010, s’intéresse à tout ce qui compose les lieux de vie, domestiques, professionnels, urbains. Avec un objectif précis d’accompagnement dans le processus de création, le VIA est dédié aux entreprises artisanales et industrielles, en majorité petites et moyennes, qui le financent (sur 20 000 entreprises, seules 1 000 ont plus de 20 salariés) et fonctionne comme un centre de recherche et de développement, avec des dispositifs de ressources et d’analyses. Gérard Laizé, son directeur depuis quatorze ans, est en réseau avec les centres de recherche, tels le CNRS ou encore le Centre du sommeil de Grenoble. Autant de données de l’évolution de la société et ses usages, que le VIA retranscrit pour l’entreprise et qui permettent d’intégrer à la production les changements de morphologie et de modes de vie.

 

Le design, levier de l’entreprise. Egalement lieu de formation, le VIA a mis au point en 2006 Domovision, un dispositif conçu pour le chef d’entreprise et le designer. « Dans cette sensibilisation à l’innovation et au travail collectif, des effets de levier peuvent être rapides », estime Gérard Laizé. Pour le patron de PME, véritable chef d’orchestre, les freins sont le temps et l’argent : la formation ne dure que quatre jours et est prise en charge. « La création ne se décrète pas. On ne peut pas laisser faire les designers. Le processus de production de l’entreprise doit les guider, le fruit de la création doit être un comportement collectif. Il nécessite en amont un excellent diagnostic : de l’offre actuelle et de celle projetée ». Pour rendre plus accessible le travail collectif, le VIA est en train d’intégrer l’idée d’un salaire en temps partagé. Présent sur les salons de la planète, le VIA est le seul organisme au monde qui finance des prototypes de jeunes designers à l’échelle 1. Une aide saluée par Philippe Starck : « grâce au VIA, j’ai gagné dix ans dans ma vie professionnelle ».

La principale difficulté, pour Gérard Laizé, c’est la résistance culturelle. Quand Tony Blair a décrété que « la création européenne sera anglaise ou ne sera pas, il a impulsé une dynamique qui se retrouve actuellement dans les industries de création, le graphisme, la mode, le design, le numérique ». L’engagement du politique est primordial pour l’entreprise, les designers sont encore considérés comme des habilleurs de produits, le design doit dépasser ce stade.

 

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