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« Celui qui tombe » de Yoann Bourgeois, un rodéo sur un plancher

par Julie Delem
"Du vide en place d’avenir, du péril pour tout sol, et une poignée de tempéraments forment ensemble une humanité en suspens". © Géraldine Aresteanu
Arts vivants Cirque Publié le 01/10/2015
Balançant entre cirque et danse contemporaine, la création de Yoann Bourgeois Celui qui tombe défie la gravité. Sur un plancher instable, six danseurs, vacillants et téméraires, tentent de combattre l’effet de forces qui les dépassent.

Dans un chapelet de craquements, le monstre de bois se réveille. Lentement, descendu par de fins câbles, un plateau aussi large que le radeau de la Méduse prend le temps de s'imposer au centre de la scène. Une humanité de six personnes se tient là, les pieds sur leur planète plate. Une terre pré-copernicienne, mais une terre qui tourne quand même, se balance, se cabre, faisant danser un à un ses habitants, décidés par instinct à ne pas lâcher.
Les six acrobates courent à toute allure, enjambent les corps à terre, s'accrochent, se tournent le dos ou s'entraident, tout en évitant les violents coups de bascule dans cette lutte incessante face aux aléas de leur vie instable. Chorégraphiés par Yoann Bourgeois, les gestes sont épurés, millimétrés, d'une force esthétique constante, faisant du mouvement un langage poétique profondément limpide.
En créant la compagnie qui porte son nom, le jurassien s'entoure dès 2011 de son assistante Marie Fonte (écriture, danse) et d'une équipe d'une trentaine de personnes afin « de maintenir un processus de travail permanent » autour d'un cirque oscillant entre la danse, le théâtre et les jeux de gravité.
« Nous privilégions un processus expérimental, empirique, explique-t-il. Nous inventons nos méthodes au fur et à mesure que nous avançons ». Cette recherche peut prendre la forme d'« esquisses qui tiennent debout toutes seules » ou, à l'inverse, d'une « constellation de petites formes ». Son premier cycle de création s’intéresse à la figure de la fugue (Les fugues, 2010 ; L'Art de la fugue, 2011 ; Wu Wei, 2012). Celui qui tombe naît, pour sa part, de travaux autour du « point de suspension », initiant également Les paroles impossibles et Minuit, tentatives d'approches autour du point de suspension.

 

Celui qui tombe, chorégraphie de Yoann Bourgeois, au Monfort, Paris, du 22 septembre au 10 octobre. 

 

BIO :
Yann Bourgeois grandit dans un petit village du Jura. A l'école du Cirque Plume, il découvre les jeux de vertige. Plus tard, il sort diplômé du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne qu'il traverse en alternance avec le Centre National de Danse Contemporaine d’Angers. Il collabore avec Alexandre Del Perrugia et Kitsou Dubois pour des recherches en apesanteur, puis devient artiste permanent du Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape, compagnie de Maguy Marin, où il œuvre pendant quatre ans autour de la question de "l'être ensemble". Après les reprises de May B et Umwelt, deux créations, Turba en 2007 et Description d'un combat en 2009, il entame en 2010 son propre processus de création. Accompagné dès lors de Marie Fonte, il initie l'Atelier du Joueur, centre de ressources nomade pour le spectacle. Cet atelier réunit des artistes issus de différents champs et pose les bases de ce qui deviendra la Compagnie Yoann Bourgeois. Depuis 2014, un second cycle de créations radicalise son geste artistique et approfondit une écriture singulière du cirque. Il est artiste associé à la MC2: Grenoble.

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