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Le VIA prend une nouvelle direction

par Véronique Giraud
Jean-Paul Bath, directeur général du VIA ©ColombeClier
Jean-Paul Bath, directeur général du VIA ©ColombeClier
La Galerie du VIA occupe désormais le rez-de-chaussée de l'immeuble du mobilier contemporain, avenue Ledru-Rollin  ©GIraud:NAJA - copie
La Galerie du VIA occupe désormais le rez-de-chaussée de l'immeuble du mobilier contemporain, avenue Ledru-Rollin ©GIraud:NAJA - copie
Style de vie Design Publié le 05/11/2015
Depuis mai 2015, toute la profession du mobilier contemporain est réunie dans un même immeuble. Un déménagement qui va de pair avec un changement de cap du VIA, comme nous l'explique Jean-Paul Bath, son nouveau directeur général.

Depuis mai 2015, l’ameublement français a une nouvelle adresse. L'immeuble du 120 avenue Ledru-Rollin, dans le 11e à Paris, réunit désormais l'ensemble de la profession du mobilier contemporain, l’Unifa (Union Nationale des industries françaises de l’ameublement), le CTBA (Centre technique du bois et de l’ameublement) et bien sûr le VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement). Plus qu’un signe de prestige, c’est le signe d’un changement profond. Ce qui a guidé la réunion de ces instances c’est la mise en marche d’une nouvelle gérance, très XXIe, collaborative.

Le VIA, conçu en 1979 comme une interface entre éditeurs, designers, fabricants et diffuseurs en France, avec pour mission de valoriser l’innovation des process en France et à l'international, vient de prendre un nouveau virage. Avec un nouveau directeur général, Jean-Paul Bath, arrivé le 15 juillet. Et avec un enjeu crucial, adapter le secteur du meuble contemporain à la nouvelle donne du digital et de la mondialisation des marchés. L'objectif est de maintenir au VIA sa position de pionnier, un challenge rendu difficile avec l’accélération infernale qui secoue l’industrie.

C'est un homme convaincu de la force du réseau qui a pris la tête du VIA. Ingénieur de formation, passionné de culture, Jean-Paul Bath a fondé il y a quinze ans le club Culture & Management. Utilisateur à ce titre du VIA, le nouveau directeur constate "qu'il est surtout vu de l’extérieur comme une structure de promotion du design, des designers, de la créativité. Alors que c’est aussi une structure qui est au service de l’industrie française". C'est un défi à relever. Un défi complexe car, comme Jean-Paul Bath le souligne, "communiquer sur la créativité et les designers est plus paillette que la communication industrielle autour du process".

 

Son plan de route tient en trois directions : l’open-source, le programme d’aides à la création et le lancement d’un grand Prix VIA du design. Pour la première, « il y a maintenant une maison où tout le monde va travailler ensemble, où toutes les bases de données seront mises en commun et en ligne, afin d'avoir accès à tout le réseau des fabricants français ». La deuxième, que Jean-Paul Bath appelle "l’accélérateur d’innovation lié à l’expérience", consiste à faire du VIA un catalyseur pour créer le regroupement des acteurs et accompagner les projets jusqu’à leur réalisation, en mettant en relation des compétences plus largement qu'auparavant. "L’essentiel de notre travail était d’accompagner un designer ou une idée jusqu’à un prototype. Là, l’idée est d’intégrer dans ce travail les industriels dès le départ. Afin qu’on arrive à des projets industrialisables, ou qui puissent au moins entrer rapidement en production. C'est aussi d’élargir le champ des projets, comme le développement d’un process de fabrication ou une réflexion sur la commercialisation d’une gamme sur l’international. Elargir à toutes les problématiques de l’innovation du secteur". Le troisième axe est le lancement d'un grand Prix VIA, englobant l’ensemble des projets (aides à la création, labels, les projets - portés non plus par des designers seuls mais groupés avec l’entrepreneur). Le premier grand prix sera attribué au meilleur projet incubé par le VIA pendant l’année 2016.

 

Les grands prix VIA sont destinés à appuyer la présence du mobilier français à l’international. Sur les salons internationaux, les productions du VIA se doivent d'être emblématiques de la créativité de toute la profession. « L’avantage c’est que j’arrive à un moment clé pour l’UNIFA où une nouvelle direction s’est mise en place il y a un an et demi, se réjouit Jean-Paul Bath. Dominique Weber vient de rendre public son projet sectoriel qu’il a muri avec l’ensemble des industriels. C’est un projet très ambitieux pour aider à passer ce cap, se remettre à niveau et être compétitif sur le plan international. La mission du VIA c’est d’accompagner ce projet, de mettre en place des outils pour rendre tous ces éléments utilisables, transparents, les mettre en ligne, les accompagner, pour les transmettre aux industriels ». Or le VIA a un véritable trésor de guerre avec ses nombreuses bases de données, informations, photos, études, contacts d’industriels, de designers et d’architectes, et les prototypes réalisés.

 

La demande est grande. Les éditeurs ont besoin de savoir comment trouver l’usine française qui saura fabriquer, pourra répondre à une demande spécifique. Les industriels ont besoin de trouver les designers adéquats, d’être accompagnés pour s’organiser par rapport à ces nouveaux contacts. Les designers viennent au VIA présenter des projets et ont besoin de savoir avec qui travailler, quel éditeur, quelle est la demande à l’étranger, comment prendre contact sur un salon international… Pour encourager ces acteurs à adopter les nouveaux mécanismes, il faut les faire connaître  : « l’idée est de mettre en avant les success stories, le travail déjà réalisé. Le Speed Dating VIA va dans ce sens. Cette journée, créée il y deux ans, a pris sa place au moment des Designers Days. On y invite des designers et des fabricants d’une part, des architectes d’intérieurs et des artisans d’autre part, à se rencontrer. Ils ont chacun dix minutes pour exprimer leur projet. Ca répond vraiment à une demande ».

 

Ouvrir la réflexion du design. Pour le VIA, le design ne se limite pas au produit, il s'ouvre en amont à une approche sociétale : designer la réflexion de l’entreprise, toute la vie du produit, dans sa conception, puis dans la production et dans la vente. L’expérience client, son attente, son processus d'achat, c’est un travail de designer. « Le design c’est un process, une pensée, ce n’est pas juste un produit. Le design c’est penser utilisateur, penser client. Cette pensée commence dans la fabrication du produit, elle est présente dans son achat, dans la vie du produit, dans la capacité à obtenir du service après-vente, à réutiliser le produit, à le recycler, puis le revendre ».

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