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Pour Bruno Jacomy, le musée des Confluences doit  » toucher l’imaginaire »

par Véronique Giraud
BRUNO JACOMY, directeur scientifique du musée des Confluences à Lyon. © Musée des Confluences Lyon
BRUNO JACOMY, directeur scientifique du musée des Confluences à Lyon. © Musée des Confluences Lyon
Hors-Champs Croisement Publié le 23/12/2014
Bruno Jacomy, directeur scientifique du Musée des Confluences, a participé à la genèse du projet de ce nouveau musée des sciences qui invite les artistes pour aider à mieux imaginer le monde. Rencontre.

Comment intervient la fondation Confluence des Savoirs ?

Depuis quelques années, la Confluence des Savoirs, qui réunit sept fondations lyonnaises œuvrant dans les domaines scientifiques, éducatifs ou culturels, met sur scène un scientifique faisant une conférence et un artiste venu réagir. Il s'agit de deux intervenants de renommée nationale et internationale. Comme l’astrophysicien Roland Bacon, qui pilote le programme international Muse*. Dans sa conférence dansée, Treize heures et des poussières, il a raconté l’histoire des 13 milliards d’années de l’univers en une journée, accompagné de deux danseurs de la Cie Hallet Eghayan. En 2008, le paléoanthropologue Pascal Picq avait déjà élaboré une conférence dansée, qui a tourné un peu partout en France. A l’avenir, ces conférences seront programmées à l’auditorium du musée des Confluences.

 

Les artistes font-ils sortir les scientifiques du laboratoire ?

L’artiste apporte un autre regard et il touche directement l’imaginaire. Avec What’s you, par exemple, l’objet était la représentation physique d’une histoire qui se passait dans la forêt amazonienne, avec les esprits, etc. La création autour de l’objet présenté au musée avait pour but de se mettre dans la peau du peuple qui avait créé cet objet. Ce spectacle était fait pour les jeunes mais il peut être conçu pour les adultes. Dans un autre registre, il y a quelques années nous avons travaillé avec des artistes pour créer un petit opéra pour enfants à partir de l’histoire d’un mythe amazonien. Pour l’exposition Guimet, des comédiens viendront raconter "Il était une fois Emile Guimet". Ce sera une autre façon pour le public d’entrer dans le jeu de l’histoire.

 

On invente alors un récit, un mythe autour de l’objet au musée ?

C’est cela, on va romancer. Pour nous, l’important est de toucher le plus l’imaginaire des gens. C’est cela qui fait rêver et va donner envie d’en savoir plus. L’intérêt d’un musée c’est la transmission du savoir, l’éducation, et la délectation. Avec les instruments de musique c’est la même chose. On ne peut pas bien sûr jouer de ceux qui sont exposés mais des gens vont venir qui vont utiliser des instruments équivalents pour faire vivre la musique.

 

L’écart est grand entre l’univers rationnel de la science et l’imagination débridée de l’artiste.

Oui, mais quand on remonte aux premières minutes de l’univers, on est dans un monde qu’on ne peut pas modéliser. On ne peut pas le comprendre. On essaye, on se projette mais on est avant le mur de Planck, on est presque dans l’imaginaire. On sort de nos schémas de physique classique. Tout est permis.

 

 

* Programme de recherche avec un instrument construit à Lyon et installé au sommet d’une montagne au Chili.
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