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A Lyon, quatre opéras « Pour l’humanité »

par Véronique Giraud
"L'empereur d'Atlantis" de Viktor Ullmann © Jean-Louis Fernandez
"La juive" de Jacques Fromental Halévy © Stofleth
"Brundibar", opéra pour enfants de de Hans Krása © Jean-Louis Fernandez
"Benjamin dernière nuit", création 2016 de Michel Tabachnik, livret de Régis Debray © Stofleth
Arts vivants Opéra Publié le 29/03/2016
Victimes et bourreaux peuplent les scènes d’opéra. Leurs affrontements constituent le sujet du Festival « Pour l’humanité », donné à l’Opéra de Lyon du 15 mars au 3 avril 2016. Une façon d'imposer l'art et la culture au centre de la société.    

La thématique "Pour l'humanité", choisie par l'Opéra de Lyon pour son festival 2016, renvoie à une actualité brûlante. Ce sont d'ailleurs les événements du 13 novembre puis de janvier qui ont décidé Serge Dorny, qui dirige l'institution, à afficher " une réponse à tout ce et à tous ceux qui agissent contre l’humanité ". Les quatre ouvrages au programme évoquent à des périodes différentes des aspects très distincts de la question : le XIXe siècle avec La juive de Halévy, la première moitié du XXe siècle avec deux ouvrages des compositeurs juifs Krása et Ullmann, tous deux gazés au camp de Terezin, et une œuvre d’aujourd’hui, Benjamin dernière nuit, inspirée par l'écrivain et historien de l'art Walter Benjamin. Pour cette création, le compositeur chef d'orchestre Michel Tabachnik et l'essayiste Régis Debray ont formé un duo inédit dans le but de faire revivre les dernières heures du philosophe allemand qui s'est suicidé à Portbou en Espagne en 1940 alors qu'il s'apprêtait à s'exiler aux Etats-Unis pour fuir l'Europe nazie.

Alors que La juive fut l'un des plus gros succès en Europe de sa création en 1895 jusqu'en 1934, l'opéra n'a réapparu en France à l'Opéra en 2007. Composé par Viktor Ullmann dans les camps, L'empereur d'Atlantis, dont seule la répétition générale avait pu être donnée, n'a été redécouvert que dans les années 1980. Brundibar, opéra pour enfants créé en 1938 dans un orphelinat juif peu avant la déportation, fut l'œuvre la plus jouée du camp de Terezin. "La question du nazisme se pose dans toutes les œuvres, la question de l’intolérance et du racisme est présente dans toutes les œuvres ", explique Serge Dorny, "L'autre ici est le juif, mais il pourrait être albanais, arménien, musulman".

 

Festival Pour l'humanité, Opéra de Lyon du 15 mars au 6 avril 2016. Au programme : Benjamin dernière nuit, drame lyrique en 14 scènes (2016) de Michel Tabachnik, livret de Régis Debray, en français, anglais, allemand, mise en scène John Fulljames, du 15 au 26 mars. La juive de Jacques Fromental Halévy, opéra en 5 actes (1835), livret d'Eugène Scribe, mise en scène Olivier Py, du 16 au 3 avril. L'empereur d'Atlantis (Der Kaiser von Atlantis ode die Todverweigerung) de Viktor Ullmann, pièce en un acte (1975), livret de Pietr Kien, en allemand, mise en scène Richard Brunel, du 17 au 24 mars au TNP. Brundibar de Hans Krása, opéra pour enfants en deux actes (1942), livret d’Adolf Hoffmeister, en tchèque, mise en scène Jeanne Candel, du 29 mars au 3 avril au Théâtre de la Croix Rousse.

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