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Avec « Green Light », Olafur Eliasson éclaire les migrants

par Véronique Giraud
La lampe
La lampe "Green Light", conçue par l'artiste Olafur Eliasson, est un projet à la fois collaboratif, environnemental et politique. DR
Olafur Alisson au workshop qu'il organise pendant trois mois dans un centre d'art Vienne où des réfugiés, des migrants et des étudiants assemblent ensemble les modules de la lampe Green Light. « J’espère que Green Light mettra en lumière certains des défis et responsabilités qui émergent de la crise actuelle des réfugiés en Europe et dans le monde. Green Light est un acte d’hospitalité
Olafur Alisson au workshop qu'il organise pendant trois mois dans un centre d'art Vienne où des réfugiés, des migrants et des étudiants assemblent ensemble les modules de la lampe Green Light. « J’espère que Green Light mettra en lumière certains des défis et responsabilités qui émergent de la crise actuelle des réfugiés en Europe et dans le monde. Green Light est un acte d’hospitalité". DR
Le workshop Green Light
Le workshop Green Light "invite à prendre part à la construction de quelque chose de significatif à travers un processus ludique et créatif. Collaborant dans un contexte artistique, en dialogue avec les visiteurs réguliers de l’Augarten, les participants construisent à la fois un module luminaire et un environnement", Olafur Eliasson . DR
Les lampes cristallines
Les lampes cristallines "Green Light" sont des unités polyédriques équipées de petits luminaires de couleur verte. Faits de matériaux recyclés et durables et réalisés pour être empilables, les modules Green Light peuvent fonctionner seuls ou être combinés en des structures plus complexes. DR
Style de vie Design Publié le 19/04/2016
L'art d'Olafur Eliasson est nourri des beautés de la nature, les transcende en lumière, et en installations monumentales visibles et compréhensibles de tous.  En 2016, la situation des réfugiés en Europe lui a donné une nouvelle fois envie d’agir. C’est le secret de fabrication de sa lampe Green Light.

« Green light est un acte de bienvenue, qui s’adresse à la fois à ceux qui ont fui la souffrance et l’instabilité dans leur pays d’origine mais aussi aux habitants de Vienne, » ainsi s’exprimait Olafur Eliasson en préambule des ateliers qu'il organise à Vienne du 12 mars au 5 juin à l'école d'art TBA21. Green light, c’est un acte d’assemblage : assembler les réfugiés, les migrants et les habitants, les étudiants à l’université pour assembler les modules de la lampe dessinée par l’artiste designer. Les réfugiés, adolescents, femmes, hommes, racontent leur histoire, les étudiants apprennent à construire avec eux. Ces processus improbables, Olafur Eliasson les a fait siens depuis longtemps. Élaborés dans son Studio à Berlin, les maisons invisibles, les espaces muets, interrogent par le sensible notre rapport à l’environnement bâti. La lampe Green Light participe de ce processus. Sa forme de polyèdre échappe au diktat de l’angle droit, offrant de multiples combinaisons, de multiples perspectives, et oblige à faire un choix…

L'artiste danois et islandais de cœur est sur tous les fronts de la société. Artiste activiste propre à l’Europe du Nord où les sujets de société se trouvent souvent mêlés à la création. En France, où on connaît peu d’artistes aussi engagés, il suscite une rare unanimité. Il est apprécié des nantis, la luxueuse Fondation Louis Vuitton l'avait invité à réaliser une installation monumentale et lumineuse pour son inauguration en 2014. Des institutions aussi : une autre installation monumentale Ice Watch, composée de blocs de glace arctique devant lesquels les passants assistaient à la fonte, était l'une des emblématiques de la COP21 à Paris. Nulle manifestation environnementale ne pourrait se concevoir sans lui, par ailleurs invité des plus grands musées nationaux.

Cette reconnaissance du marché et de l’institution ne l’a cependant pas éloigné des problèmes criants de la société. Dans son grand Studio de Berlin, qu'il a créé en 1995 et où aujourd'hui collaborent plus de 90 architectes, artisans techniciens, historiens de l'art et archiviste, il devient fabricant. Pas de lithographies mais d'expositions monumentales, de projets architecturaux et d'œuvres écologiques et reproductibles. Avec la lampe Green Light, il semble qu’Olafur Eliasson ait voulu apporter une lumière dans les lieux où la violence et la misère sont subies, loin de nos télévisions et de nos journaux. Une impulsion, favorisée par le développement des énergies renouvelables, qu'il a initiée en 2014 avec Little Sun, nom donné à son entreprise sociale à laquelle est associé Frederik Ottesen, qui a mis au point une lampe solaire mi-fleur, mi-soleil, à acheter afin de partager la lu­mière. Le but ? Fournir un éclairage propre, fiable et abordable à 1,2 milliard de personnes vivant sans électricité dans des ré­gions hors réseau. En 2016, c'est vers les réfugiés et les migrants qu'il réitère avec Green Light. Une autre lampe, mais un tout autre concept.

 

Olafur Eliasson est né à Copenhague en 1971. Il est fortement attaché à l'Islande, pays d'origine de ses parents, où il a passé une partie de son enfance. Il s'établit à Cologne en 1993 puis à Berlin en 1994. En 1989, il intègre l'Académie des beaux-arts du Danemark où il obtient son diplôme en 1995. Cette même année, il s'installe dans un atelier de la Rungestraße à Berlin, où il vit et travaille en même temps. L'une des spécificités de son travail réside dans l'intérêt qu'il porte à la surface, la structure cristalline, les déformations, la lumière et ses effets, la couleur, les formes géométriques. Ses œuvres laissent facilement une trace dans la mémoire sous forme d'image ou de sensation.

Dans son atelier-studio-laboratoire, le questionnement, la recherche et l'expérimentation constituent la base essentielle de sa démarche artistique. Ses œuvres intègrent les notions d'espace et de temporalité, du design et de la science qu'il met en relation. Son œuvre explore la relation existant entre la nature et la technologie.

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