espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Analyse > Création audiovisuelle : l’Europe veut imposer les services VoD

Création audiovisuelle : l’Europe veut imposer les services VoD

par Jacques Mucchielli
Cinéma Série Publié le 19/05/2016
Une nouvelle mouture de la directive sur les services de médias audiovisuels devrait être proposée par la commission à la fin mai. Elle stipulerait l’obligation pour les plateformes numériques, comme Netflix et Amazon, de proposer un minimum de 20% d’œuvres européennes.

Le vice-président de la commission européenne en charge du marché unique, Andrus Ansip, ancien premier ministre d’Estonie, a profité de son passage au festival de Cannes pour confirmer la volonté européenne de réviser la directive sur les services de médias audiovisuels (SMA) en proposant un texte d’ici la fin du mois. Entre autres sujets, la mouture en préparation viserait les géants de l’économie numérique qui, pour l’instant, échappent à toute obligation dans le financement de la création audiovisuelle. La directive devrait imposer un quota de 20% d’œuvres européennes aux services de vidéo à la demande (VoD), services où Netflix et Amazon se positionnent en leader mondiaux.

Si de telles obligations sont souvent imposées par les États membres aux chaînes de télévision nationales (40% d’œuvres nationales en France), les deux géants du net en sont pour l’instant exonérés. Cela aurait pour conséquence qu’un pays membre pourrait prévoir dans sa législation d’imposer aux diffuseurs de programmes par le Web le financement, directement ou par l’intermédiaire des fonds nationaux, de la création d’œuvres. Cela toucherait également les catalogues proposés par ces diffuseurs.

De nombreux acteurs de l’audiovisuel demandent de telles mesures, voire la levée d’une taxe propre, pour mettre à concurrence égale les plateformes numériques et les acteurs traditionnels. Des groupes comme France Télévision en France, la BBC en Grande-Bretagne, ARD et ZDF en Allemagne souhaiteraient en effet développer des catalogues offrant des marchés et des prix concurrentiels sur le marché européen. La commission reste toutefois libérale en la matière, moins audacieuse sur le plan audiovisuel qu’elle ne l’est, par l’action de la commissaire européenne à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager, avec le moteur de recherche de Google. Une fois rédigée, la directive devra suivre le chemin habituel des instances européennes, conseil puis parlement, avant d’être effective.

Partager sur
Fermer