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Jan Goossens, un Belge à Marseille

par Véronique Giraud
Jan Goossens ©DannyWillems
Jan Goossens ©DannyWillems
Arts vivants Danse Publié le 16/06/2016
Après avoir dirigé pendant quinze ans à Bruxelles le KVS, théâtre royal flamand, Jan Goossens s’est trouvé un nouveau défi : la direction artistique du Festival de Marseille, dont il signe en 2016 sa première édition. Sa ténacité à transformer un paysage culturel bruxellois très fragmenté, à réunir par le théâtre les deux communautés, flamandes et wallonne, devrait aller comme un gant à la cité phocéenne.

Le Prix de la citoyenneté lui avait été attribué en 2013 par la Fondation P&V qui distingue chaque année « des personnes, des initiatives ou des organisations belges ou internationales qui s’investissent, de manière exemplaire, dans la construction d’une société ouverte, démocratique, tolérante et solidaire. ». En 2015, le directeur du KVS a reçu, avec Jean-Louis Colinet, directeur du Théâtre national de Bruxelles, le prix Courage politique du groupe BPlus pour avoir mis en place pendant dix ans un programme commun aux deux institutions culturelles. Deux distinctions qui augurent de beaux étés dans la cité phocéenne où Jan Goossens vient de signer sa première programmation du Festival de Marseille.

Créé et dirigé depuis deux décennies par Apolline Quintrand, le « festival de danse et des arts multiples » fait rayonner toutes les disciplines autour de la danse. Un objectif que son successeur n'a pas l’intention d'abandonner. « La danse doit garder une place centrale. Elle a tout son sens à Marseille, ville elle-même multiculturelle, multilingue aussi. Je la vois comme une unité entre Marseillais, avec le corps, le mouvement, le geste ». Alors que beaucoup de grands chorégraphes travaillent à des productions multidisciplinaires, Jan Goossens a voulu intégrer la musique, le théâtre musical, mais aussi le cinéma et des installations plastiques, au programme du festival.

« Cela me paraît important qu’à l’intérieur d’une grande ville la dimension éclectique du festival soit claire et visible. Tout en étant dans la continuité, il y a beaucoup de nouveaux noms, Peter Sellars, Alain Platel, Brett Bailey d’Afrique du Sud, Jérôme Bel rarement passé à Marseille… ». Ces grands créateurs que fait venir Jan Goossens ont la réputation de bouleverser les lignes, susciter l’interrogation. Le nouveau directeur les connaît bien et il veut faire découvrir aux Marseillais leurs univers et leurs esthétiques. « Les artistes qui me passionnent créent des esthétiques singulières et fortes tout en ayant un lien clair avec leur ville, avec leur société. Ils ont leur mot à dire, leur contribution à faire au vivre ensemble dans l’avenir. Présenter à Marseille des artistes qui ont cette vision, cet engagement, qui viennent d’un peu partout alors qu’une grande partie du monde vit déjà à Marseille, ce lien entre un contexte local et une mise en réseau internationale me passionne et j’espère que le public marseillais sera présent pour en profiter ».

Dans sa décision de quitter Bruxelles, il n’y a aucune amertume, ni découragement, bien au contraire. « Travailler dans un autre pays, la France que je connais bien et dont je me sens culturellement très proche, à l’intérieur d’une ville qui me parle, qui a des affinités avec Bruxelles et en même temps de nombreuses différences. L’idée aussi de reprendre un festival plutôt qu’une maison me plaisait. Le festival est un bel outil, avec une belle équipe, un vrai budget, une base artistique solide. Il a en même temps la volonté d’évoluer, de se développer. C’est un défi m’a parlé tout de suite. »

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