Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous
Mot de passe oublié ?A force de s'entendre dire qu'il ressemble au boxeur américain Mohamed Ali, le comédien burkinabé Étienne Minoungou a fini par demander son ami, l'auteur congolais Dieudonné Niangouna, de lui écrire un texte inspiré du boxeur légendaire, triple champion du monde. Ce dernier a un parcours jalonné de combats et d'actes de résistance, marqué aussi par ses engagements pour les droits civiques des Afro-américains et par les combats de l'époque pour une émancipation de l'Afrique que le champion du monde avait fait siens. Étienne Minoungou l'incarne avec justesse sur la scène devenue un ring, avec des mots et des gestes qui font s'interroger le spectateur sur les combats d'aujourd'hui. La pièce M'appelle Mohammed Ali a été créée au Festival d'Avignon 2014. Depuis, elle a été jouée de nombreuses fois en France, en Belgique, au Maroc, et dans les pays d'Afrique francophone. Etienne Minoungou reprend le spectacle cet été dans le Off d'Avignon, au collège de la Salle.
Avec la pièce, " Mohammed Ali devient l'allégorie des combats d'aujourd'hui, pour la culture, pour le théâtre, pour faire de la culture et de l'art des espaces de résistance par rapport à l'oppression, aux dictatures, en tout cas une fatalité qu'on peut combattre et vaincre. C'est aussi un message pour la jeunesse à croire en soi, " commente Étienne Minoungou. La poésie du texte de Dieudonné Niangouna révèle aussi l'humanité d'un tel combat. Un élégant hommage à Mohammed Ali, né Cassius Clai en 1942 à Louisville, qui vient de disparaître le 3 juin 2016.
Etienne Minoungou est né en 1968 au Burkina Faso. Comédien, auteur et metteur en scène, il initie en 2002 le prestigieux festival de théâtre d’Afrique de l’ouest, Les Récréâtrales et, depuis 2007, il anime la coalition des artistes et des intellectuels pour la culture, un think tank réunissant des artistes, des chercheurs et des universitaires burkinabés. Il sera à Avignon en juillet prochain avec trois spectacles.