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Avec « Bye Bye Blackbird », Robinson Savary prend son envol

par Véronique Giraud
BYE BYE BLACKBIRD, James Thierree, Izabella Miko, 2005. ©Neue Visionen
BYE BYE BLACKBIRD, James Thierree, Izabella Miko, 2005. ©Neue Visionen
Cinéma Film Publié le 08/06/2016
Bye Bye Blackbird est le premier long-métrage de Robinson Savary. Ce projet fou et très personnel est considéré par la profession comme infaisable pour un jeune réalisateur. Il a entrainé dans son aventure James Thierrée, à qui il donne le premier rôle et qui chorégraphie les numéros de trapèze. Des images de toute beauté !

Une fois encore, l’équipe de Malavida Films nous fait découvrir un bijou de cinéma en DVD. Bye Bye Blackbird est le premier long-métrage de Robinson Savary qui, pendant plusieurs années et jusqu'en janvier 2005, a mis toute son énergie pour mener à bien un projet de cinéma ambitieux. Dans les limites d’un campement de cirque, il s’est mis au défi de réinventer les images du cirque, à sa manière et sans ménagement, dans sa noirceur, sa cruauté, ses beautés merveilleuses et vénéneuses, ses extrêmes étourdissants. Maintes fois primé pour la beauté de ses images, Bye Bye Blackbird imprime en nous les visions  incarnées par les prodiges de James Thierrée, la douceur lunaire de Michaël Lonsdale, la lumière d'Isabella Miko et la sensualité de Johdi May. Les images, en couleur, donnent cependant l’idée du noir et blanc avec leur infinité de gris. On sent à travers l’écran, l’odeur de la poussière, le froid de l’hiver, la délicate chute de plumes échappées des costumes des trapézistes. Gros plans et ralentis obligent l'intimité, imposent le malaise, la tristesse, le vertige aussi. L’étrange plaisir de Josef/James Thierrée à défier le vide, à rejoindre les cimes, est au cœur de la tragédie. Oiseau blanc, il s’envole, au plus haut, puis se ferme et s’enferme.

 

Un projet aventureux. La fabrication même du film est une longue et étrange histoire. Elle ne doit son aboutissement qu’à l’entêtement de Robinson Savary. L’envie du film s'est imposée à lui en lisant Première souffrance, une petite nouvelle de Kafka. La filiation a pris, l’élan était donné. La grande aventure du cinéma pouvait commencer, parcourue de grandes joies et de moments difficiles : de l’écriture avec Patrick Faure et Arif Ali-Shah à un casting qui dura deux ans, de la rencontre inespérée avec James Thierrée au tournage dans d'anciens hauts-fourneaux, de la production au montage, et à la diffusion. C’est là précisément qu’on en revient à Malavida. Car quand, à la sortie du film en 2006, Anne-Laure Breneol et Lionel Thurrade sont allés manifester leur admiration au jeune réalisateur, ils ne s'attendaient pas à le trouver abattu, prenant toute la mesure des conséquences malheureuses de cette folle aventure. Convaincu qu’il ne fallait pas risquer de laisser perdre un tel film, le duo de Malavida s'est chargé de sa diffusion et de la réalisation du DVD, auquel a été adjoint un documentaire de Robinson Savary, avec de rares images de James Thierrée inventant son spectacle La veillée des abysses.

 

Bye Blye Blackbird (2015). Réalisation : Robinson Savary. Avec : James Thierrée, Derek Jacobi , Jodi May, Michael Lonsdale, Izabella Miko. DVD : Malavida Boutika

 

James Thierrée :
James Spencer Thiérrée est le petit fils de Charlie Chaplin. Il a créé en 2007 Au revoir Parapluie, spectacle qui reçoit le Molière du Théâtre en Région. Il a reçu quatre Molières en avril 2006 pour La symphonie du hanneton, qu’il a mis en scène et interprété dans le monde entier depuis l’an 2000. En 2003, il créait son deuxième spectacle, La veillée des abysses. Il est actuellement en tournée en France avec sa dernière création, La grenouille avait raison.
Au cinéma, Il a travaillé au cinéma avec Coline Serreau, croisé le chemin de Peter Greenaway, Raoul Ruiz, Jacques Baratier ou encore Antoine de Caunes (Désaccord parfait, pour lequel il fut nominé au César du Meilleur Espoir Masculin en 2007. Mais avec Bye Bye Blackbird, il trouve son meilleur et premier rôle à ce jour. Pour ce film, il a réalisé et chorégraphié les numéros de trapèze.

 

Robinson Savary :
Fils du fondateur du Grand Magic Circus Jérôme Savary et de l’artiste peintre Sabine Monirys, Robinson Savary est réalisateur et photographe. Après avoir réalisé trois courts-métrages singuliers entre 1988 et 1995, il choisit de mettre toute son énergie à mettre sur pied Bye Bye Blackbird, un projet fou et très personnel, considéré par la profession comme infaisable pour un jeune réalisateur. Il prépare actuellement Lady doll.

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