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La Roque d’Anthéron, un festival pianissimo et éclectique

par Véronique Giraud
L’allée de platanes centenaires mène aux concerts du Parc de Florans de la Roque d'Anthéron. ©FBurger
L’allée de platanes centenaires mène aux concerts du Parc de Florans de la Roque d'Anthéron. ©FBurger
Musique contemporaine Publié le 28/07/2016
Le Festival international de piano de la Roque d’Anthéron invite les virtuoses du monde entier au cœur du Parc de Florans, dans une abbaye ou un musée alentour. Tous les registres du clavier s'y côtoient, des plus classiques aux créations d'aujourd'hui.  Du 22 juillet au 18 août.

Quand René Martin a imaginé en 1981 le festival de La Roque d’Anthéron, il l’a voulu exigeant, populaire… et exclusivement réservé au piano. Ce passionné de musique, qui a conçu, entre autres événements, la Folle journée de Nantes, a convaincu aisément le maire de l’époque, Paul Onoratini. Si la manifestation, et par ricochet la ville, a acquis une renommée mondiale, elle a su préserver sa belle simplicité. L’excellence artistique se vit ici, en Provence, loin des mondanités et avec une étonnante décontraction. L’équipe du festival a su nouer une relation sincère et proche avec les musiciens, confirmés et jeunes talents, mais aussi avec son public. Et sa programmation est suffisamment éclectique pour séduire toutes les sensibilités. Les milliers d’entrées de l’édition 2015 en attestent.

 

Si les inconditionnels de Chopin et des romantiques du XIXe ont une fois encore l’embarras du choix, des interprètes comme des sites du festival, les curieux des créations plus actuelles ne sont pas oubliés. Et le jazz occupe une large place à la Roque d'Anthéron. Le dimanche 24 juillet, le Parc de Florans s’emplira de la voix ronde et chaleureuse de Barbara Hendricks. La chanteuse américaine, accompagnée de ses deux musiciens, Mathias Altgotsson aux claviers et Marc Schultz à la guitare, rendra hommage à Duke Ellington et aux grandes voix du blues Bessie Smith et Billie Holliday.

Étoile montante du jazz européen, l'accordéoniste Vincent Perani se produira le 26 juillet dans les Carrières de Rognes. Il y jouera son nouveau projet Living Being, composé de six chansons originales et de deux reprises réarrangées de titres de Michel Portal et Jeff Buckley, aux côtés de quatre amis de longue date : le saxophoniste Émile Parisien, le bassiste Julien Herné, le batteur Yoann Serra et le claviériste Tony Peleman. Au même endroit, le trio anglais Gogo Penguin, constitué de Chris Illingworth au piano, de Nick Blacka à la basse et Rob Turner à la batterie, donnera un aperçu de sa musique décrite comme "electronica acoustique". Le 3 août à Mimet, Baptiste Trotignon sera accompagné de Minino Garay aux percussions.

 

Musique au musée. Au musée Granet d’Aix-en-Provence, on entendra des œuvres de John Cage, Debussy, Murail, Boulez, Ligeti, Webern et Messiaen, autant de compositeurs qui ont révolutionné la musique au XXe siècle. Ils passionnent le pianiste Florent Boffard, qui leur a consacré plusieurs enregistrements, et qui, lors de son récital le 2 août, s’attachera à démontrer l’extraordinaire variété de leurs styles. L'engagement en faveur de la musique d’aujourd’hui a valu à Florent Boffard en 2001 de se voir récompensé du Prix Belmont par la Fondation Forberg-Schneider de Munich.

Sans doute une découverte pour beaucoup, l’œuvre de Charles Koechlin (1867-1950), Les heures persanes, sera interprétée le 2 août par Yuri Favorin. Le compositeur s’est inspiré du récit de voyages Vers Ispahan de Pierre Loti, un rêve d'Orient qui séduit aujourd'hui encore les occidentaux. Né à Moscou en 1986, Yuri Favorin a créé au disque les oeuvres de plusieurs compositeurs russes des XXe et XXIe siècles - Nikolay Medtner, Nikolay Myaskovsky, Nikolay Roslavets et Samuel Feinberg notamment -, et son enregistrement des Harmonies poétiques et religieuses de Liszt, paru en 2013, a été largement salué par la presse.

C’est à l’intention de son égérie Denise Duval que Francis Poulenc (1899 - 1963) composa La voix humaine, sur un texte de son ami Jean Cocteau. Seule dans sa chambre, une jeune femme répond au téléphone à l’appel de son amant qui s’apprête à la quitter. Au musée Granet, le bouleversant monologue de cette femme abandonnée sera repris le 1er août par la soprano Camille Poul, accompagnée au piano par Jean-Paul Pruna. Le pianiste, coach vocal au Trinity-Laban Conservatoire of Music de Londres et à la Samling Academy de Newcastle, se produit régulièrement en récital à Berlin, Paris, Londres, ainsi qu'en Afrique du Sud, en Espagne et aux Pays-Bas. Enseignant à l'Abbaye de Royaumont, il a été récemment le directeur musical, aux côtés du metteur en scène Arthur Nauzyciel, de la production Une tragédie florentine de Zemlinsky.

Ces concerts donneront l’occasion aux festivaliers de découvrir l’exposition estivale que le musée Granet consacre au peintre Camoin jusqu'au 2 octobre.

 

Festival international de piano de La Roque d'Anthéron, Parc du Château de Florans. Du 22 juillet au 18 août.

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