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« La Caravane » fait voyager les récits des réfugiés syriens au Liban

par Véronique Giraud
Arts vivants Performance Publié le 18/08/2016
Le projet "La Caravane" a été initié pour venir en aide aux Syriens qui, venus se réfugier en nombre au Liban, sont souvent victimes de discrimination. Leurs récits, recueillis dans les camps, sont le matériau d'un théâtre itinérant qui met à mal bien des préjugés.

Les Syriens qui ont fui par milliers vers le Liban voisin ont d’autres préoccupations que d’assister à une pièce de théâtre. Pourtant, le projet Caravane prend tout son sens alors que les discriminations à l’égard de ces populations ne font que s’aggraver. Pour la Libanaise Sabine Chouca, clown de formation et directrice artistique du projet, " On parle beaucoup du nombre de réfugiés mais rarement du côté humain ". Le projet est précisément fondé sur le témoignage humain. Sabine Choucair ( Clown Me In) et Farah Kassem (Beirut DC), toutes deux artistes, sont allées travailler pendant quarante jours dans la plaine de la Békaa auprès des réfugiés de quatre camps : 120 femmes, 60 hommes et 50 enfants âgés de 6 à 13 ans. Les deux jeunes femmes ont créé un atelier de narration où elles ont recueilli les paroles de ces participants, leurs difficultés, besoins, pensées, expériences de leur intégration dans la société libanaise. Une vingtaine de ces récits, racontant tour à tour la discrimination, l’humiliation, la violence, la peur, un beau souvenir, ont été adaptés et réunis en une pièce pour être jouées par des comédiens libanais et syriens. Les représentation de ce théâtre de rue itinérant ont été données du 21 juin au 23 juillet à travers le pays. Après le Liban, les comédiens de La Caravane se sont rendus en Tunisie où ils ont pris part à des festivals, à Nabeul et à Sfax, début août. Les jeunes membres de cette première équipe sont rentrés dans leur camp, fiers de leur expérience. Sabine Choucair aimerait emmener La Caravane en Europe pour y faire jouer d'autres acteurs syriens à partir d'histoires entendues par les Européens.

Initié par l’association culturelle Beirut DC, une association libanaise qui promeut le cinéma arabe, en partenariat avec Sawa pour le développement et le secours, Clown Me In et Théâtre Témoin, le projet Caravane est cofinancé par l’Union Européenne, la Fondation Prince Claus, l’Unicef Liban et le Goethe Institut.

 

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