espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Événement > Reims célèbre son patrimoine et ouvre le Cellier aux artistes

Reims célèbre son patrimoine et ouvre le Cellier aux artistes

par Véronique Giraud
Les images de Jordi Bernardo pénètrent l'architecture et éclairent l'histoire de Reims. © Julie Matas/NAJA
Les images de Jordi Bernardo pénètrent l'architecture et éclairent l'histoire de Reims. © Julie Matas/NAJA
Arno Gisinger a parcouru les archives et en a prélevé quelques images emblématiques de la relation entre le patrimoine et son histoire  © Julie Matas/NAJA
Arno Gisinger a parcouru les archives et en a prélevé quelques images emblématiques de la relation entre le patrimoine et son histoire © Julie Matas/NAJA
Les statues des réserves du palais de Tau ont été ranimées par l'écriture photographique de Sophie Xénon. DR
Les statues des réserves du palais de Tau ont été ranimées par l'écriture photographique de Sophie Xénon. DR
Galerie des portraits de Paolo Versons © Julie Matas / NAJA
Galerie des portraits de Paolo Versons © Julie Matas / NAJA
© Julie Matas/NAJA
© Julie Matas/NAJA
Arts visuels Photographie Publié le 29/09/2016
Reims est connue pour les délices de ses vins à bulles et le travail de la vigne a mené à édifier des celliers, creusés dans les sous-sols de la ville, où les précieuses bouteilles reposaient jusqu’à leur maturité avant d’être expédiées aux quatre coins du monde. L’un d’eux a trouvé un nouvel usage et un nouveau public, devenant en 2015 un lieu de programmation culturelle.

À l’origine, le bâtiment construit en 1883 par l’architecte Ernest Kalas est occupé par la société Jules Mumm & Cie. Racheté par Veuve Cliquot Ponsardin en 1907, il est ensuite vendu à la Maison Fournier puis à la coopérative de vins de Champagne Jacquart quelques années plus tard. Côté rue, il affiche une magnifique façade Art Nouveau, inscrite depuis 1997 au titre des Monuments Historiques. A l’intérieur, trois niveaux de caves gardent le mystère de la fabrication du nectar. A quelques pas de l’Hôtel de Ville, cette belle page de l’histoire patrimoniale et industrielle de Reims, ouverte au XIXe siècle, continue de s’écrire au XXIe, puisque la municipalité, devenue propriétaire du bâtiment, a décidé de le réhabiliter, et de l’ouvrir au public.

Le site a pris en avril 2015 un nouvel envol, devenant un pôle de diffusion des arts visuels et des spectacles d’arts vivants. Le projet de réhabilitation a été confié par la ville à la coopérative d’architectes l’Escaut associée avec l’agence d’architecture Tandem +. Après le réaménagement des espaces du rez-de-chaussée et du niveau -1, le Cellier est désormais accessible au grand public qui, en pénétrant dans la cave emblématique de la tradition champenoise, est invité à découvrir des expositions temporaires.

 

L’art dans la cave. Après les anamorphoses photographiques de Georges Rousse, les œuvres au pochoir du street-artiste C215, les installations vidéo de Peï-Lin Cheng ou encore les travaux de diplômés de l’ESAD (École Supérieure d’Art et de Design) de Reims, cinq photographes contemporains investissent les salles voûtées de la cave depuis le 17 septembre. Chacun à leur manière, Claudio Sabatino (1967, Italie), Sophie Zénon (1965, France), Jordi Bernado (1966, Espagne), Paolo Verzone (1967, Italie) et Arno Gisinger (1964, Autriche) se sont emparés de facettes du patrimoine rémois. Un écho idéal en cette année où Reims célèbre une double inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco : celle, datant de 25 ans, de la cathédrale Notre-Dame, du Palais du Tau et de l’ancienne abbaye Saint-Rémi ; et celle des Coteaux, Maisons et caves de Champagne, au titre de « Paysage culturel évolutif vivant », en 2015. L’exposition « Patrimoines revisités » propose les regards de ces artistes photographes, inspirés autant par la singularité de son patrimoine, qui témoigne autant de son histoire que de son activité économique.

 

Cinq regards sur la ville. Jordi Bernardo a scruté les jeux d’ombre et de lumière de Reims, jusqu’aux profondeurs de ses crayères (carrières sous-terraines creusées dans la roche crayeuse de la cité pour en extraire les blocs de construction et la matière première nécessaire à la confection de la chaux vive), singuliers vestiges de son patrimoine industriel. Les pas de Claudio Sabatino l’ont mené de la cathédrale Notre-Dame au quartier du Chemin Vert, et son œil a mis en perspective l’architecture et l’urbanisme moderne de ce parcours. Paolo Verzone avait été choisi par le Comité de Champagne pour illustrer l’inscription au titre de « Paysage culturel évolutif vivant », il avait alors dirigé son objectif sur les hommes et les femmes de la traditionnelle Archiconfrérie Saint-Vincent des Vignerons de la Champagne, lors de la célébration de sa fête annuelle en janvier. Pour l’exposition Patrimoines revisités, il a réalisé des portraits in situ de personnages dont l’existence et l’activité sont à divers titres mêlés au destin du patrimoine. Sophie Zénon a voulu ramener à la lumière quelques visages des nombreuses statues tapies dans l’ombre des réserves du palais du Tau, « Les invisibles ». L’artiste Arno Gisinger a lui aussi réactivé la mémoire de la ville. Ce fin connaisseur de l’histoire allemande a consulté les archives de la ville, détruite par trois guerres consécutives entre 1870 et 1945, et en a prélevé neuf images, avec l’objectif de montrer le rôle joué par la photographie dans la vision qu’elle offre du patrimoine et la relation de ce dernier avec l’histoire.

Autant de points de vue qui éclairent sur la notion même de patrimoine, autant d’images offrant au spectateur la perception détaillée des beautés, des combats, des ingéniosités et des croyances que la collectivité a voulu célébrer et que le photographe a voulu immortaliser.

 

Exposition collective Patrimoines revisités, du 17 septembre au 31 décembre 2016, le Cellier, Reims. Photographies de : Jordi Bernadó, Arno Gisinger, Claudio Sabatini  Paolo Verson,  Sophie Zénon. Commissaire : Gabriel Bauret. 

 

Partager sur
Fermer