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 » Machines à dessiner « , un bel aller-retour entre science et art

par Véronique Giraud
L'exposition
L'exposition "Machines à dessiner" est à découvrir au Musée des arts et métiers. ©Giraud/NAJA
Planche de dessin de François Schuiten pour l'aménagement de la station de métro Arts et Métiers. Ouvert en 1994? ce
Planche de dessin de François Schuiten pour l'aménagement de la station de métro Arts et Métiers. Ouvert en 1994? ce "Nautiles souterrain" est souvent considérée comme la plus belle station dumétro parisien. ©Giraud/NAJA
La main de Bruno Schuiten. DR
La main de Bruno Schuiten. DR
À la fin du parcours de
À la fin du parcours de "Machines à dessiner", les enfants peuvent prendre place autour d'une grande table sur laquelle sont disposées des maquettes d'architecture. Et dessiner… ©Giraud/NAJA
Hors-Champs Croisement Publié le 15/11/2016
Le musée des arts et métiers présente du 25 octobre au 26 février 2017 "Machines à dessiner", une exposition conçue en collaboration avec le dessinateur François Schuiten et l'écrivain Benoît Peeters. Les auteurs des albums "Cités obscures" connaissent bien le lieu, qui le leur rend bien.

C’est dans la quasi obscurité des salles du musée des arts et métiers que l’on avance, attiré par la lumière qui caresse ça et là de grandes machines, de délicats instruments, attiré aussi par la luminosité d'écrans vidéo sur lesquels une main qui, inlassablement, dessine, encre, colore de teintes aquarelles. À l'entrée un scaphandre accueille le visiteur, au plafond un avion oiseau surplombe la salle. Dans cette intimité studieuse, les planches de dessins semblent faire écho aux instruments conservés dans les réserves du lieu. Mais, si l’outil et la machine émergent toujours d’un croquis puis sont dessinés à l’échelle sous différentes vues, les dessins exposés ne sont pas ceux-là.

C’est bien au contraire l’instrument scientifique qui a inspiré le dessin, la planche de bande dessinée, l’affiche. François Schuiten et Benoît Peeters, dont on connaît la série best-seller, Cités obscures, ont trouvé depuis longtemps l’inspiration parmi les objets exposés et conservés au musée technique. Tous deux, spontanément séduits par les poésies de l’architecture et de la technique, ont eu besoin des inventions des scientifiques pour construire le plus savamment les univers de leurs albums.

Le musée des Arts et métiers est un lieu incontournable en la matière, avec ses collections exceptionnelles d’objets liés à l’histoire du progrès technique et aux sciences appliquées à l’industrie. Les deux auteurs connaissent bien le lieu, c'est même une longue histoire puisqu'ils ont participé en 1991 au concours pour la rénovation du Musée national, que François Schuiten a été choisi pour l'aménagement de la station de métro Arts et Métiers qui a ouvert en 1994, et que le Musée apparaît aussi dans Revoir Paris, leur dernier opus. Et c'est après avoirpasé quelques semaines en résidence au musée en 2015, que François Schuiten eut l'idée d'une exposition. En quelque sorte un hommage à l'institution, cette fois en sa qualité de source inépuisable d’inspiration.

Pour le public, cet hommage devient la meilleure manière d’approcher le rapport entre le dessin et l’instrument, le premier rendant sa poésie au second. Le métal et le bois, matériaux premiers de l’instrument, sont remplacés par le crayon, la plume, puis les couleurs appliquées au pinceau. La machine, belle mais inerte, trouve presque vie sur la feuille de papier où elle devient un élément d’une histoire.

Au fil de ces va-et-vient entre la réalité d’une construction et sa représentation, le visiteur cerne mieux l’évidence de liens. Le dessin aidant à mieux comprendre l’idée qui a prévalu à l’invention d’un instrument, l’instrument exposé montrant l’évidence de son usage pour l’homme. À la fin du parcours, les enfants, mis en appétit par tant de dessins, peuvent prendre place autour d'une grande table sur laquelle sont disposées des maquettes d'architecture. Avec en main, un crayon et du papier. C'est là que tout commence…

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