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Mot de passe oublié ?Dolan sans fin
Actuellement en salle, Juste la fin du monde a été présenté à Cannes où déjà les critiques ont pu se quereller sur une œuvre qui, de fait, ne laisse personne indifférent. Xavier Dolan, à peine âgé de 27 ans, signe là son sixième long métrage où il s’est appliqué à faire tout entrer dans son univers, même les costumes qu’il tient à revendiquer. Son premier film J’ai tué ma mère, présenté à Cannes en 2009 alors qu’il a tout juste 20 ans dessine déjà cet univers où la famille, les liens entre parents et enfants et les relations complexes des fratries, tiennent le premier rôle.
Juste la fin du monde, inspiré, car assez modifié, d’une pièce de Jean-Luc Lagarce, reprend cette quête sans fin sur l’origine de notre personnalité, si indicible qu’elle nourrit les pires manquements à une communication sensée entre êtres humains. Le rôle de frère aîné, tenu par un Vincent Cassel époustouflant, résume cette incommunicabilité d’autant plus mutilante qu’elle est guidée par l’affection.
L’image, ces plans qui font peu à peu une façon à Dolan, domine le texte pour construire une sensibilité que les mots viennent souvent insulter. Comme dans ses précédents films, la violence est présente, toujours prête à ressortir d’un passé que personne n’oublie. Et qui toujours finit par l’emporter à moins qu’on le fuit, que l’on fuit sa famille comme a tenté de le faire le personnage principal revenant à la maison après douze années d’absence. Chaque personnage dans les films du réalisateur québécois occupe une place bien singulière dans le dispositif d’ensemble, et Xavier Doaln assume à chaque fois une direction d’acteur de haut niveau. Comme ici avec Nathalie Baye, Marion Cotillard, Léa Seydoux et Gaspard Ulliel.
