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Mot de passe oublié ?Comédies musicales, révisons nos classiques avec Patrick Niedo
Vous êtes un expert des musicals de Broadway, par passion puis par l'envie de partager cette passion avec vos conférences et votre livre *, quelles qualités définissent pour vous l’excellence de la comédie musicale américaine ?
La comédie musicale américaine est considérée comme un art majeur aux Etats-Unis, contrairement à ce qu’on pense en France de cette forme d’art populaire. Pour faire une bonne comédie musicale, il faut que tous les ingrédients soient réunis : un bon livret (l’histoire), de bonnes chansons (musique et lyrics), une bonne mise en scène et de la danse (non obligatoire). Il faut ensuite que le projet plaise au public et ça, personne ne peut le prédire. Bernstein a eu des échecs (Candide -1956-) et des succès (On the Town -1944 -, West Side Story -1957-…), tout comme Sondheim considéré comme le roi, encore vivant, de la comédie musicale américaine de ces 40 dernières années. La comédie musicale américaine est un art de plus d’un siècle. Les acteurs, danseurs, chanteurs (souvent les trois en même temps) sont formés depuis des décennies, c’est ça qui en fait l’excellence : la formation.
En France, dans différent lieux et en particulier au Châtelet ou à Mogador, de nombreuses comédies musicales sont produites et ont trouvé un grand public. Des étudiants en font même leur sujet de thèse. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Et comment définiriez-vous le renouveau de ces spectacles ?
Il ne faut pas confondre la comédie musicale et le spectacle musical.
Il y a un « renouveau » du spectacle musical en France depuis Notre Dame de Paris (1998). Depuis ce spectacle, tout le monde s’engouffre dans la production de ce type de shows avec plus ou moins de succès et plus ou moins d’intérêt artistique. Au début, ces spectacles étaient faits pour vendre des disques et des DVD, ce n’est plus le cas actuellement puisque les disques ne se vendent plus…
Beaucoup de producteurs ont vu et voient toujours de l’argent facile à faire avec ce type de spectacles qui attire un public nombreux. Ça donne cette rentrée 2016 catastrophique avec des spectacles sans beaucoup d’intérêt artistique.
Le Châtelet propose des œuvres du répertoire de la comédie musicale américaine, ce qui est totalement différent du spectacle musical français où l’on enchaîne les tubes de variété.
Quel est l’enjeu pédagogique de votre structure Musical City ?
Il est d’éduquer les publics sur la comédie musicale américaine notamment, de produire des spectacles de vedettes de Broadway et off Broadway (le off Broadway étant, en gros, les théâtres de moins de 500 places à New-York) et d’expliquer notamment aussi bien toute l’histoire de la comédie musicale américaine que de rentrer dans les détails du montage de telle ou telle comédie musicale, notamment de l’âge d’or (1943-1964). Je donne donc des conférences, des master class dans différents lieux comme des opéras, la Philharmonie de Paris, le Théâtre du Châtelet ou des écoles où l’on forme des futurs professionnels de la comédie musicale ou du spectacle musical.
* Histoires de comédies musicales (2010 – Ipanema)
