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Marc Dondey à la Gaîté Lyrique : « je suis un chercheur d’opportunités »

par Véronique Giraud
Marc Dondey ©
Marc Dondey ©
Arts visuels Numérique Publié le 03/01/2017
Depuis janvier, Marc Dondey est aux commandes de la Gaîté Lyrique. Directeur général et artistique du centre des arts numériques de la Ville de Paris de 2017 à 2022, il exprime son point de vue sur ce haut lieu des cultures numériques, et son ambition marquée par l'idée de partage des pratiques artistiques.

Pourquoi venir à La Gaîté Lyrique quand on a cinq ou quinze ans, qu’on est né avec Internet ?

Parce que c’est un endroit de rencontre, de fabrication, de jeu.  La Gaîté est sur l’action de faire et de partager, ce qui me semble la manière la plus juste de réactiver les notions de pédagogie et d’apprentissage. Seuls ceux qui ne sont pas digital native parlent d’appropriation des outils numériques. C’est une question fortement générationnelle. Mais les digital native, ceux nés ces dix dernières années, ne se posent pas la question de l’apprentissage des outils, ils sont dedans. Cela ne veut pas dire qu’ils en possèdent toutes les capacités, tout le potentiel. Cela ne veut pas dire non plus qu’ils en maîtrisent les limites, les risques, les valeurs. C’est une équation assez complexe qui fait intervenir la question de la transmission des savoirs, la question de l’identité des usagers, de la circulation des idées, des images, des informations et, à l’intérieur de tout ça, le grand enjeu en terme de pédagogie. Une pédagogie à construire autour du jeu, du partage et du faire.

 

Où la retrouve-t-on à la Gaîté ?

On la retrouve bien sûr avec Capitaine Futur mais aussi dans tout le programme d’actions culturelles développé en direction des collèges par l’équipe de la médiation culturelle. Notamment une manifestation appelée Les ateliers partagés qui, au printemps prochain, va restituer l’ensemble des travaux réalisés dans ces ateliers.

 

Parlez-nous de Capitaine Futur ?

Il s’agit d’une série régulière, déjà initiée par le précédent mandat. C’est une mise en jeu, une manière de partager avec les enfants et leur famille la question de la culture du numérique. Avec cette préoccupation centrale qui est l’autonomie. C’est une série de concerts, de performances ou de rencontres, organisés le dernier dimanche du mois. C’est aussi des voyages, des extrapolations. Nous allons travailler avec l’Institut Imagine sur la recherche et les thérapies des maladies génétiques. Il s’agit de développer un projet arts-sciences passionnant. Pour Capitaine Futur, le petit vaisseau spatial, le Capsulo, ira travailler à Metz, puis en Colombie.

 

Vous faites entrer à la Gaîté Lyrique Pascal Dusapin, dont la musique est très savante, par ses créations graphiques qu’il réalise en parallèle à ses compositions musicales. Comment décririez-vous cette entrée ?

L’intérêt de la Gaîté Lyrique, sa valeur ajoutée, c’est des espaces, du temps, des cadres de travail. Et faire entrer la musique de Pascal Dusapin par ses créations graphiques est une porte d’entrée inattendue. Nous travaillons à ce principe de carte blanche, afin de créer des espaces de travail pour tous les inclassables, les impertinents, ou les artistes qui sont dans des cases et ont envie d’en sortir.

 

Votre itinéraire est riche. Qu’est-ce qui vous a amené à la Gaîté Lyrique ?

J’ai réalisé un grand parcours dans le théâtre, un peu plus court dans la musique contemporaine, puis le numérique, le développement économique, l’aménagement urbain, ces trois choses s’étant tressées, combinées. J’ai apporté d’un domaine à l’autre une manière de travailler que je peux décrire : je suis un chercheur d’opportunités, j’essaie de faire se rencontrer des gens qui ne se rencontreraient pas. J’ai passé beaucoup de temps à le faire entre le théâtre et la musique, entre l’art et le développement économique, je le fais entre l’art et l’innovation sociale, l’art et l’aménagement urbain. La colonne vertébrale de ces interfaces que j’essaie de rendre actives et vivantes, c’est toujours la question de la création. Comment elle peut à la fois s’épanouir dans des contextes nouveaux, puis transformer ces contextes, principalement grâce au regard des artistes.

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