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Futurotextiles, de l’innovation scientifique à la création artistique

par Véronique Giraud
La 3ème édition de FuturotextilesMix s'ouvre à Marcq-en-Baroel du 14 au 22 janvier 2017 .DR
La 3ème édition de FuturotextilesMix s'ouvre à Marcq-en-Baroel du 14 au 22 janvier 2017 .DR
Hors-Champs Croisement Publié le 19/01/2017
Spécialiste de l'art contemporain, Caroline David a élaboré en 2006 l'exposition itinérante Futurotextiles pour Lille 3000 où les innovations scientifiques et industrielles sont parfois interprétés par les créateurs. Futurotextiles Mix réapparaît du 14 au 22 janvier 2017 à Marcq en Barœl et Caroline David revient sur cette expérience.

Après avoir dirigé les événements arts visuels de Lille capitale européenne de la culture en 2014, Caroline David a élaboré Futurotextiles, une exposition originale qui promeut l'innovation textile internationale en mêlant à l'ingéniosité des chercheurs et des industriels la créativité de stylistes, artistes et designers. Retour sur l'expérience singulière d'une spécialiste de l'art contemporain.

 

Futurotextiles a-t-il un impact économique ?

Pas un rôle économique direct, mais un rôle de communication. Le travail de Futurotextiles au niveau des entreprises c’est de valoriser, de rendre ses lettres de noblesse aux textiles et de mettre en rapport des secteurs du textile qui ne se fréquentent pas. Je me suis rendu compte que le jour du vernissage de la première exposition, où étaient venus tous les grands représentants du textile de la région, que ces gens ne se fréquentent pas. Je me suis dit : ils vont peut-être sourire en voyant l’exposition, la trouver très artistique. Or certains m’ont dit que l’une des choses les plus importantes et intéressantes c’est d’avoir mis côte à côte tous les secteurs du textile, le géotextile et la santé par exemple, qui ne se fréquentent pas, et ont découvert chez l'autre des textiles susceptibles de les intéresser. Futurotextiles n’est pas forcément un levier, mais c’est un outil. Cela a permis à des chefs d’entreprise de faire des visites, certains l'utilisent sur leur site en affichant dans leur actualité « Présent à Futurotextiles ».

 

Futurotextiles met tout de même en avant un savoir-faire…

Bien sûr. Mais un savoir-faire pas uniquement français. Aujourd’hui quand je fais une recherche dans l’actualité du textile connecté ou des derniers composites, je vais parfois voir ce qui se fait en Asie ou aux Etats-Unis afin d’obtenir un élément suffisamment représentatif. Ensuite ce qui est présenté en matière de prototypes, d’objets, de tenues témoigne d’un savoir-faire, spécialement dans l’innovation et la recherche. Cela ne me dérange pas de présenter un prototype à peine abouti.

 

Avez-vous construit un dialogue avec les industriels, avec les chercheurs ?

Parfois, surtout avec les écoles. Aller repérer et trouver auprès des entreprises, ce n’est pas si évident. Je n’ai pas toujours l’information dont j’aurais eu besoin. Même avec les entreprises que je connais très bien depuis dix ans, je suis obligée de leur redemander en permanence s’ils ont quelque chose de nouveau. Ils n’ont pas le réflexe, même s'ils aiment bien Futurotextiles. Nous n’avons pas un rôle déterminant.

 

Outre les industriels et les chercheurs, qu’en est-il des artistes ? Viennent-ils visiter Futurotextiles ?

Les créateurs, qu’ils soient designers, stylistes, artistes, sont très peu nombreux à s’intéresser et se passionner pour ces nouveaux textiles. J’en appelle, parce que j’ai vu leur travail, pour leur demander s’ils ne seraient pas intéressés de décliner une œuvre ou un objet pour l’exposition. Il m’est arrivé de découvrir un artiste qui avait décliné quelque chose d’intéressant, qui correspondait au concept de mélanger à la fois une recherche artistique, créatrice, avec l’élément scientifique, technologique de la matière.  Mais il y en a très peu.

 

La manifestation est donc pérenne ?

Je ne sais pas. J’ai pris la direction de l’Institut Français d’Izmir il y a un an et demi et je pilote à distance l’itinérance de Futurotextiles. L’exposition a été présentée à cinq endroits cette année. J’ai suivi de près ou de loin les cinq installations. L’équipe de Lille 3000 est très performante, c’est faisable. Mais monter un Futurotextiles4, faire des recherches sur les dernières innovations, qui nécessite un travail d’environ un an et demi…  Je n’abandonne pas le textile, je continue à engranger les informations.

 

D’autant que la Turquie où vous vivez est un immense pays de production textile.

La Turquie a été un des grands pays de délocalisation et de production. Izmir est la capitale de la robe de mariée. Du coup j’ai fait faire une robe de mariée un peu spéciale pour la venue de Futurotextiles à Izmir en mai dernier.

 

 

Futurotextiles Mix, en partenariat avec Futex, biennale de la filière textile européenne, Hippodrome Croisé-Laroche137 Boulevard Clemenceau, Marcq en Baril. Du 14 au 22 janvier 2017.

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