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Caroline David à l’Institut Français d’Izmir

par Véronique Giraud
Du 21 octobre au 21 janvier 2017, l’Institut français à Izmir présente pour la première fois en Turquie l'installation étonnante du couple d’artiste Scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt. DR
Du 21 octobre au 21 janvier 2017, l’Institut français à Izmir présente pour la première fois en Turquie l'installation étonnante du couple d’artiste Scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt. DR
Hors-Champs Institution Publié le 14/02/2017
Après avoir dirigé le FRAC Nors-Pas de Calais, les arts visuels de Lille Capitale européenne de la culture et conçu l'exposition Futurotextiles, Caroline David a voulu confronter à l’étranger ses expériences et dirige depuis 2015 l’Institut Français d’Izmir en Turquie. Rencontre.

Comment exercez-vous votre mission à l’Institut Français d’Izmir ?

La mission essentielle d’un Institut Français, c’est la diffusion de la langue française. Il y a des cours, une médiathèque, une culturethèque, des ressources en ligne. L’autre mission est de diffuser la culture française et créer des échanges avec la Turquie.

 

Que peut-on voir d’Izmir en France ?

Le budget français se concentre davantage pour faire venir des artistes français afin de diffuser la culture française. Nous invitons également des artistes turcs, musiciens et plasticiens. C’est davantage sur le terrain de la langue, des études, que les échanges se font dans les deux sens. L’échange sur un plan artistique, cela se fait dans les années croisées, ou à l’occasion d’une grande exposition organisée par un musée en France qui prendra la Turquie pour thème.

À l’heure actuelle, on vit les choses plus difficilement car les artistes français, les compagnies, même les stagiaires, rechignent à venir en Turquie compte tenu de la situation. Il est vrai qu’il y a eu à Izmir un attentat il y a quinze jours mais tout rentre vite dans l’ordre. Quand on est sur place on ne vit pas les choses de la même façon.

 

La langue française, très diffuse dans l’éducation de la société turque pendant longtemps, tend à être dépassée par l’anglais et l’allemand chez les nouvelles générations…

Bien sûr, c’est une de nos missions d’arriver à conforter l’apprentissage de la langue française en première ou deuxième langue étrangère. C’est la bataille. Izmir est une ville où était implantée une forte communauté européenne, on parlait beaucoup le français. C’est en perte de vitesse.

 

Qui sont les artistes invités à Izmir ?

Si le visage de l’art contemporain est extra large, et c’est un secteur que je connais bien, je suis de plus en plus dirigée vers cette relation art, technologie et sciences. Ce qui fait que je me suis dit qu’ici à Izmir je ne vais pas aller trop sur les champs artistiques un peu faciles de l’art contemporain, la photo, la peinture, la sculpture, mais sur ces secteurs où j’ai encore beaucoup d’explorations à faire. Ici nous avons une petite salle d’exposition de 120 m2, des moyens réduits, j’y ai invité le duo d’artistes stéphanois Scenocosme, Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt, dont l’installation consiste en de grandes plantes qui, lorsqu’on les touche très légèrement, émettent de la musique, des sons. Leur travail, très poétique, fait appel à l’électrostatique que notre corps dégage et crée un échange invisible avec la plante. En fonction de l’intensité de votre geste et de ce que votre corps dégage, la plante va réagir par un son plus ou moins fort. Il y a bien sûr un système de capteurs. Cette œuvre, créée en 2007, a été montrée dans de nombreux endroits. Elle fait prendre conscience de beaucoup de choses.

Nous allons prochainement inviter des artistes qui travaillent sur du papier peint qui s’animent avec une lumière rouge, bleu et verte, qu’on peut activer. Un paysage apparaît, différent selon la couleur activée. L'autre projet est d'inscrire Izmir dans la prochaine Biennale d’Istanbul, qui aura lieu en septembre prochain.

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