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« La 7e vague » du théâtre du Centaure, genèse d’une création

par Véronique Giraud
Les deux centaures travers de La 7ème vague, Création du théâtre du Centaure © Philippe Metsu
Les deux centaures travers de La 7ème vague, Création du théâtre du Centaure © Philippe Metsu
Arts vivants Performance Publié le 22/01/2017
"La 7e vague" est le dernier spectacle du Théâtre du Centaure. Sur scène, deux traders- centaures s'affrontent en un duel qui risque de mener à la chute de notre système. Camille, et Manolo, co-auteurs de cette performance, expliquent leur processus créatif.

Dans votre dernière performance La 7e vague, il y a une part de magie avec l’image du centaure et en même temps un scénario très écrit. Qui l’a écrit ?

Camille. C’est moi en grande partie mais nous l’avons aussi écrit ensemble. J’ai beaucoup lu, je me suis aussi beaucoup documentée à partir des confidences de traders. À partir de là j’ai écrit des morceaux de textes que j’ai soumis à un scénario très simple. Sur ces textes, les acteurs ont improvisé. Nous avons enregistré toutes les improvisations. Nous avons ensuite retravaillé les textes à partir de mes premiers textes et des textes issus des improvisations.

Manolo. C’est un travail de réécriture à la fois organique, impulsif parce qu’il vient de l’improvisation et en même temps très documenté. Nous avons aussi rencontré des gens de ce monde-là, celui des institutions bancaires et des travers. Je me rappelle d’une conversation. Nous leur demandions : vous avez lu, qu’en pensez-vous ? Est ce que les termes sont justes ? Est-ce que cela vous semble crédible ? Leur réponse fut : oui c’est très juste, c’est tout à fait crédible. Mais ce qu’on pronostique c’est l’explosion, la chute du système, la vague des vagues qui va arriver dans trois jours. C’est vraiment crédible ? Ils nous ont répondu : Oui c’est crédible, la semaine dernière on croyait que ça allait arriver.

On est en ce moment sur un fil du rasoir à la fois économique et écologique. Toutes ces problématiques sont liées, il faut tenter de comprendre le monde par les liens, non pas par les séparations.

 

Ce scénario très écrit ne s’adresse pas en premier lieu aux enfants. Dans le cadre de la Biennale des arts du cirque par exemple, ils sont nombreux à assister au spectacle…

Manolo. Ça fait du bien un public très familial, une salle de spectacle où il y a des enfants. Quand on va au théâtre d’habitude, on voit toujours les mêmes têtes grisonnantes. Alors que quand on s’adresse aussi aux enfants, on respire. Même si le propos est très documenté, n’est pas facile d’abord, il y a une puissance magique qui touche les enfants, qui comprennent le propos.

Camille. Fabrice Melchiot, avec qui nous avons un projet et qui dirige le théâtre Am Stram Gram de Genève, dit que ce n’est pas normal quand il y a pas d’enfants dans le public. Il me vient un souvenir : quand on jouait Macbeth dans une salle en Normandie, un vieux monsieur est venu nous voir à la fin du spectacle, il n’était sans doute jamais venu au théâtre et venait pour les chevaux. Très ému, il nous dit : j’aimerais bien rencontrer monsieur Shakespeare pour le féliciter.

Manolo. Tout à coup on percevait la distance qui nous séparait. Ce type de travail comme le Centaure permet de jeter des ponts et de réduire ces distances.

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