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« You say you want a revolution ? » Question posée au Victor et Albert Museum

par Véronique Giraud
You say you want a revolution ?  L'exposition iconique du V&A Museum de Londres. DR
You say you want a revolution ? L'exposition iconique du V&A Museum de Londres. DR
The Beatles Illustrated Lyrics, 'Revolution' (1968), Alan Aldridge. © Iconic Images, Alan Aldridge
The Beatles Illustrated Lyrics, 'Revolution' (1968), Alan Aldridge. © Iconic Images, Alan Aldridge
Musique Rock-Pop Publié le 22/02/2017
Le V&A n’a pas surfé sur la vague Brexit. Son directeur, l’Allemand Martin Roth, a démissionné au lendemain du référendum pour prendre un rôle dans la lutte contre les nationalismes en Europe. Son successeur, Tristram Hunt, a lui choisi de quitter la scène politique anglaise et son Labour Party pour entrer dans la prestigieuse institution. Une valse qui se joue en coulisses alors que depuis septembre le musée opère un joyeux retour sur la fin des années 60 avec l’exposition « You say you want a revolution ? ».

Le Victor & Albert Museum a changé de tête quand fin 2016, au lendemain de la victoire du Brexit, l’Allemand Martin Roth décidait de quitter la direction de la prestigieuse institution pour aller combattre le nationalisme en Europe. « Cela commence juste au Royaume-Uni mais le nouveau nationalisme est partout, c'est un mouvement de droite en Allemagne, c'est en France, aux Pays-Bas, c'est partout et je pense qu'on doit faire quelque chose, c'est l'une des raisons pour lesquelles je pars", avait-il expliqué. Estimant sur BBC Radio que la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne allait rendre plus difficile de travailler avec les institutions à l'étranger. Son remplacement par Tristram Hunt ne manque pas d’ironie. Ce jeune professeur d’histoire, partisan du Labour Party, est député de Stoke-on-Trent, une ville du centre de l’Angleterre qui s'est distinguée comme "capitale du Brexit" en votant massivement (69%) pour la sortie de l’Europe. Le député a préféré quitter l'arène politique et, au grand désarroi du député leader du Labour Tom Watson, laisse la circonscription à l’appétit du nouveau leader de l’UKIP Paul Nutall.

 

Mais sortons des coulisses pour découvrir, après l'événement Bowie, la nouvelle exposition du plus grand musée au monde du design et des arts décoratifs. Sous un titre-question, You say you want a revolution ?, le Victor & Albert Museum propose de se promener, casque sur les oreilles, dans les univers musicaux très britanniques de la fin des années 60. Pas de révélations mais une scénographie très vivante qui immerge le visiteur dans les grandes heures de la libération sexuelle, de la mode, de l’expression artistique et de la fabrication d’icônes encore bien vivantes aujourd’hui. De John Lennon à Jimy Hendrix et à Bob Dylan, des mini-jupes de Twiggy aux robes de Pierre Cardin, d'Andy Warhol à Alan Aldridge, de Karl Marx à Che Guevara, de la guerre du Vietnam à Wookstock, de Carnaby Street au film culte Blow up. Revoir les pochettes psyché, les fanzines underground, écouter les morceaux de musique écrits sous l’influence du LSD, sourire de la joyeuse extravagance des vestes, des robes et des costumes, porte loin des réalités du moment.

Si le parcours a les formes, les mots et les sonorités de la provocation et de la libération, il reprend peu les pensées révolutionnaires qui ont nourri ces années. L'exposition est avant tout une ode musicale à la beauté et l’audace de la jeunesse quand, à la fin des années 60, elle se rebella contre les parents. Sexe, drogue et musique sont les moteurs d’une créativité psychédélique qui aujourd’hui s’est figée en utopie d'un contre-pouvoir, comme un Nirvana… Un style de vie et un vocabulaire formel qui se sont vite très bien vendus dans les années 70, et font toujours commerce aujourd’hui. Au pays de la city, la démonstration de merchandising est faite, et bien faite.

 

You say you want a revolution ? Records and Rebels, 1966-70, jusqu’au 26 février 2017 au Victor & Albert Museum, Londres.   

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