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« Vies d’ordures » : Nos sociétés du déchet exposées au Mucem

par Véronique Giraud
Au Mucem de Marseille, l'exposition
Au Mucem de Marseille, l'exposition "Vies d'ordures" rend compte des multiples dimensions du déchet dans nos sociétés. ©Treviers/NAJA
Hors-Champs Croisement Publié le 21/03/2017
Exposer nos déchets au musée, l'idée aurait semblé incongrue il y a peu. Mais l’autopsie de la poubelle-monde que propose le Mucem à Marseille est sans doute une étape nécessaire vers l'effort de ne plus se détourner de ce qui nous entoure et de ce que nous produisons au quotidien. Cela vaut bien une exposition.

Nos sociétés sont transformées en sociétés du déchet. Exposer les manières dont nous produisons, traitons, nous approprions et transformons les restes, apparait comme un enjeu central pour le musée de société qu’est le Mucem. L’exposition Vies d’ordures. De l’économie des déchets invite à un voyage autour de la Méditerranée, à la découverte des paysages, des technologies, des objets recyclés ou de deuxième vie, et surtout à la rencontre des hommes et des femmes qui gèrent nos déchets, en vivent et souvent les subissent.

L’exposition a pour commissaires deux ethnologues, le conservateur général au Mucem Denis Chevallier et Yann Philippe Tastevin, chercheur au CNRS. Les 450 objets, documents, installations, cartes et schémas qui composent le parcours proviennent des collections du Mucem et de musées d’ethnographie comme le musée du Quai Branly à Paris ou le musée de Gatelli dans la région de Parme en Italie. Les deux scientifiques se sont surtout appuyés sur des enquêtes ethnographiques réalisées en Turquie, en Albanie, en Égypte, en Tunisie, au Maroc et dans le sud-est de la France (Marseille et sa métropole).

En 2012, la masse de déchets produits dans le monde représentait 7 à 10 milliards de tonnes. Mis en décharge, triés, recyclés, compostés, incinérés, transformés, traités, les déchets représentent des gestes de tous les jours, une économie, des emplois, et même une source d’invention de plus en plus élaborée. Ils ne font pas encore rêver mais la collecte sélective les a mis au cœur de notre quotidien, inspirant un mobilier urbain dédié et une ingénieuse économie sociale. Interroger les déchets dans un musée, c’est « questionner nos modes de vie, nos modèles de consommation et de production », comme le souligne Denis Chevallier. Comment en sommes-nous arrivés à une telle quantité ? C’est une autre question que soulève l’exposition à travers les nombreux objets abimés ou cassés, et les multiples emballages des produits industriels. Le ramassage, la collecte, le transport et le stockage, qui deviennent problématiques et tellement coûteux, sont eux aussi explorés à travers les pratiques des villes. Les filières de récupération en Méditerranée, dont le trophée est sans aucun doute un étonnant triporteur découvert au Caire en Égypte, sont elles aussi explorées, du ferrailleur au brocanteur.

Les solutions ne manquent pas, elles sont souvent affaire de bon sens. Le visiteur du Mucem est d’ailleurs invité à partager ses propositions pour une meilleure gestion du quotidien. Il s’agira ensuite passer de l’idée à l’acte…

 

Vies d'ordures, De l'économie des déchets, exposition au Mucem du 22 mars au 14 août 2017. 

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