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« Ciao Italia ! » Un siècle d’immigration italienne

par Véronique Giraud
Moataz Nasr, Vacanze romane, 2013 © Giraud/NAJA
Moataz Nasr, Vacanze romane, 2013 © Giraud/NAJA
Les Fratellini, trois frères originaires d'Italie, forment un  trio qui a marqué la première moitié du XXe siècle. Célèbre pour ses
Les Fratellini, trois frères originaires d'Italie, forment un trio qui a marqué la première moitié du XXe siècle. Célèbre pour ses "entrées" empruntées à la commedia del arte, à son élégance et son talent comique, il est célébré par les plus grands artistes du moment. ©Giraud/NAJA
Cino del Duca, le roi de la presse du cœur, a bâti de son talent un empire de l'édition, devenu le quatrième groupe de presse français. ©Giraud /NAJA
Cino del Duca, le roi de la presse du cœur, a bâti de son talent un empire de l'édition, devenu le quatrième groupe de presse français. ©Giraud /NAJA
L'exposition Ciao Italia s'intéresse à ce que les Italiens immigrés ont laissé à la France : leur art, leur musique, leur talent littéraire et bien d'autres productions. ©Giraud/NAJA
L'exposition Ciao Italia s'intéresse à ce que les Italiens immigrés ont laissé à la France : leur art, leur musique, leur talent littéraire et bien d'autres productions. ©Giraud/NAJA
Le trajet vers l'exil est souvent long et périlleux. Partis avec une unique paire de chaussures, certains deviendront des boxeurs adulés. ©Giraud/NAJA
Le trajet vers l'exil est souvent long et périlleux. Partis avec une unique paire de chaussures, certains deviendront des boxeurs adulés. ©Giraud/NAJA
Les immigrés italiens se réunissent joyeusement pour chanter, jouer et danser. ©Giraud/NAJA
Les immigrés italiens se réunissent joyeusement pour chanter, jouer et danser. ©Giraud/NAJA
Depuis le XIXe siècle, l'exil politique est l'une des causes de l'immigration des Italiens. Certains deviennent de courageux militants antifascistes. ©Giraud/NAJA
Depuis le XIXe siècle, l'exil politique est l'une des causes de l'immigration des Italiens. Certains deviennent de courageux militants antifascistes. ©Giraud/NAJA
Les Italiennes correspondent aux canons de la beauté recherchés par les artistes. ici le buste d'Anna, exécuté en marbre par Rodin. © Giraud/NAJA
Les Italiennes correspondent aux canons de la beauté recherchés par les artistes. ici le buste d'Anna, exécuté en marbre par Rodin. © Giraud/NAJA
Leonardo Cremonini (1925-2010) Chambre ouverte sur la mer, 1960-1961. ©Giraud/NAJA
Leonardo Cremonini (1925-2010) Chambre ouverte sur la mer, 1960-1961. ©Giraud/NAJA
Hors-Champs Croisement Publié le 28/03/2017
" Ciao Italia ! Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France, 1860-1960 ", c’est le titre de la nouvelle exposition du Palais de la Porte Dorée. Le parcours rend compte pour la première fois à l’échelle nationale de l’histoire de l’immigration italienne en France, qui reste à ce jour la plus importante de l’histoire française.

Pour la génération de Français nés après 2000, il est difficile de considérer les Italiens comme des immigrés. C’est tout l’intérêt de l’exposition Ciao Italia ! Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France, 1860-1960, qui vient d’ouvrir au musée national de l’histoire de l’immigration. Elle rappelle, à travers des documents d'époque, des extraits de films et des œuvres d'art, la présence des Italiens en France. Leur arrivée fut massive, à partir de la fin du XIXe siècle, et durable puisque jusque dans les années 1960, ce fut la première nationalité étrangère de l’hexagone.

 

17,5 millions d’Italiens ont quitté leur pays en moins de cinquante ans (de 1876 à 1985). Alors que les flux de ces migrants se dispersent dans le monde entier, la France est le pays d’Europe qui a accueilli le plus grand nombre d’Italiens, 1,6 million lors de la « Grande Émigration ». Mais la vie dans le pays « d’accueil » n’est pas sans risque et l’étranger est une cible tangible quand les crispations se font sentir. Parmi les premiers documents de l’exposition, un journal relate l’épisode dramatique d’Aigues-Mortes où, en août 1893, 8 ouvriers italiens ont été massacrés par une foule hostile, xénophobe, aux cris de « Mort aux Italiens ». Dans la même veine, les extraits de films fixent sur la pellicule les cruautés intimes de la discrimination, celle incarnée par Jeanne Moreau dans le film Mademoiselle (1966) et celle évoquée dans Toni (1935) de Jean Renoir, à travers le dialogue entre deux ouvriers, l’un français l’autre italien.

 

Le parcours de l’exposition, qui couvre un siècle d’immigration, débute avec deux œuvres monumentales qui donnent le ton : devant une grande huile sur toile d’Angelo Tommasi, Gli emigranti (1896), une installation de Moastaz Nasr, intitulée Vacance Romane (2013). Ces deux œuvres traduisent les contradictions spécifiques de la longue histoire de cette immigration, méfiance et idéalisation, haine et fantasme, rejet et intégration. Devant l'imposante fresque naturaliste de l’arrivée sur le port des familles italiennes venues de toute la péninsule de Tomasi à l'hommage que Moastaz Nasr rend au couple Audrey Hepburn / Gregory Peck parcourant les rues de Rome en Vespa dans le film de William Wyler. Jouant des clichés et préjugés de l’époque et rappelant la xénophobie dont ils étaient victimes, l’exposition s’attache à retracer le parcours géographique, socio-économique et culturel des immigrés italiens en France.
Abordant tout à la fois la religion, la presse, l’éducation, les arts, la musique et le cinéma, les jeux et le sport, ou encore la gastronomie, elle donne à voir tous ces Italiens, ouvriers, mineurs, maçons, agriculteurs, artisans, commerçants, entrepreneurs qui ont fait la France, jusqu'aux plus connus d’entre-eux à l’instar d’Yves Montand, de Serge Reggiani, de Lino Ventura ou encore des familles Bugatti et Ponticelli.

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