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Mrac Sérignan, la maison oubliée du Colombien Daniel Otero Torres

par Véronique Giraud
L'artiste Daniel Otero Torres ©Giraud/NAJA
L'artiste Daniel Otero Torres ©Giraud/NAJA
Terre cuite, acier, bambou. Oeuvre de Daniel Otero Torres ©Giraud/NAJA
Terre cuite, acier, bambou. Oeuvre de Daniel Otero Torres ©Giraud/NAJA
Arts visuels Installation Publié le 27/04/2017
Daniel Otero Torres est le premier invité de La Palmeraie, le nouveau cycle du musée d'art contemporain de Sérignan dédié à la jeune création. Les œuvres du jeune artiste colombien questionnent le déplacement et la frontière. Jusqu'au 4 juin 2017.

L'artiste colombien Daniel Otero Torres est installé en France depuis 2003. Ses dessins ont été exposés au salon Drawing Now de Paris et, il y a deux ans, ses œuvres étaient sélectionnées à Rendez-vous 15, au sein de la Biennale d'art contemporain de Lyon. C'est à cette occasion que Sandra Patron a découvert son travail. Aujourd'hui, il est l'invité du Mrac Sérignan où il inaugure La Palmeraie, un nouveau cycle du musée dédié à la jeune création française et internationale. Le déplacement, la frontière sont au cœur du travail de l'artiste. " Dans mes dessins, je travaille toujours la notion de frontière entre la nature et l’architecture. Parce que si on abandonne l’architecture, la nature vient l’envahir. Par sa beauté, cette maquette fonctionnait déjà comme une sculpture, sans fonctionnalité. » La maquette est posée au centre de la pièce, au centre aussi d'un dispositif rectiligne de bambou. Fabriquée à très petite échelle, elle est composée de parpaings en terre cuite, tous fabriqués à la main. "Pour moi, cette architecture vernaculaire est une sorte de résistance. J’ai vu ce type d’auto-construction dans la région de Chiapas à la frontière du Mexique, au milieu de nulle part, dans la jungle. Son exotisme et la couleur chaude de la terre cuite m'ont beaucoup touché ", explique Daniel Otero Torres.

La maquette est solitaire, comme un souvenir. " Les maisons situées dans la zone frontalière de Bogota sont elles aussi solitaires, oubliées. Comme une enclave dans la ville elle-même, » explique l'artiste. Dans la salle du musée, une immense structure en bambou, réalisée in situ, l’entoure et la rehausse. Ses croisements à angle droit, au fin diamètre, créent un effet de perspective qui n’est pas sans évoquer le plan numérisé en 3D de l'architecte. L’échelle de la maison est inhabituelle, l’artiste ne s'est pas posé la question, il s'est laissé guider par son intuition. Celle-là même qui guide les hommes qui, au fil de l'expérience, ont développé un savoir-faire de l'auto-construction. Ses amis architectes eux l’ont calculée : 1,125.

Dessins sur métal. Réalisés au crayon sur une fine feuille d'ions, les dessins de Daniel Otero Torres sont volontairement décalés du mur. À la fois dessin, sculpture et volume, ces œuvres questionnent le champ artistique. Portraits assis sans visages, ils "nous regardent", une façon pour Daniel Otero Torres d'interroger notre rapport à l’autre et notre regard changeant, au gré des contextes sociaux, politiques et culturels. Les deux dessins sont disposés sur des chaises de part et d'autre de l'installation, là où dans un musée le gardien est assis et souvent invisible…

 

Né à Bogota (Colombie) en 1985, Daniel Otero Torres est diplômé de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon. Prix de Paris en 2010, il expose au 56ème Salon de Montrouge et en 2013 au centre d'art Le Creux de l'enfer. Après un participation remarquée au salon Drawing Now 2015, il participe à Rendez-vous 15 à l'IAC de Villeurbanne et se voit décerner le prix Rhône-Alpes Jeune Création. Son travail a été présenté l'année suivante à la galerie Thaddaeus Ropac à Paris.

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