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Samuel Nja Kwa : « J’ai voulu me mettre dans la peau de l’esclave »

par Véronique Giraud
Samuel Nja Kwa, une photo de sa série
Samuel Nja Kwa, une photo de sa série "Qu'avez-vous fait de mes ancêtres ?", exposée jusqu'au 10 juillet au Musée de l'Homme, "Impressions mémorielles" . ©Samuel Nja Kwa
Samuel Nja Kwa, commissaire de l'exposition
Samuel Nja Kwa, commissaire de l'exposition "Impressions mémorielles", devant ses photos. ©Giraud/NAJA
Arts visuels Photographie Publié le 12/05/2017
Pour l'exposition "Impressions mémorielles" dont il assure le commissariat, Samuel Nja Kwa expose deux autoportraits où resurgissent les douleurs corporelles de l'esclave. Rencontre avec un photographe qui franchit les murs du silence.

Samuel Nja Kwa est né à Paris. Au club photo de son collège, il s’exerce à la technique et à la prise de vue mais ne retrouvera la photographie que bien des années plus tard. Après ses études à l’université de Science Politique du Québec à Montréal, il devient journaliste et écrit pour des magazines francophones. Après l’économie et la politique, il traite des sujets de culture. Passionné de photographie autant que de musique, il commence à photographier des musiciens de jazz. En écoutant ces derniers lui parler de leurs liens avec l’Afrique, donc de l’esclavage, le sujet peu à peu le hante. Il y travaille depuis quinze ans.

En savoir un peu plus sur l'esclavage. En 2014, il publie Route du jazz, un livre de photos et de textes, où il est question de musique et d’esclavage. « Puis j’ai voulu faire le chemin inverse, et en savoir un peu plus sur l’esclavage. J’ai rencontré l’un de ceux qui ont lancé La route de l’esclave à l’Unesco. J’y ai appris beaucoup de choses. J’ai voulu par la suite traduire ce que j’ai appris en tant que photographe." Avec cette optique, Samuel Nja Kwa a voyagé aux Etats-Unis, en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à Saint-Domingue, à Zanzibar, au Sénégal, et ailleurs. " J’ai vu les traces de l’esclavage, les case-nègres en Martinique, des cimetières d’esclaves, des marchés d’esclaves à Zanzibar, des maisons d’esclaves. Ce sont des traces visibles. En France, j’ai vu des mascarons sur des maisons à Nantes et à Bordeaux, la maison de l’armateur au Havre. J’ai ensuite voulu me mettre dans la peau de l’esclave. Sans ressentir ce qu’ils avaient ressenti, mais montrer leur douleur".

Pour construire l'exposition Impressions mémorielles, inaugurée le 10 mai au Musée de l'Homme, Samuel Nja Kwa a invité plusieurs photographes qui ont aussi porté leurs travaux vers la représentation de l'esclavage et son corollaire, la souffrance. Il a choisi d’exposer deux auto-portraits d'une vigueur saisissante. L’un montre la poitrine du photographe sur laquelle un marquage au fer a gravé CG (pour Compagnie guinéenne). L’autre est un détail grossi de son dos scarifié. Avec cette seconde image, Samuel Nja Kwa a voulu montrer « la douleur que subissaient les esclaves quand ils faisaient des écarts ».

 

Exposition Impressions mémorielles, du 10 mai au 10 juillet, Musée de l'Homme - Paris.

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