espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Événement > Montpellier fête son 31e printemps au mois de juin

Montpellier fête son 31e printemps au mois de juin

par Jacques Moulins
Le festival s'ouvre avec
Le festival s'ouvre avec "Une chambre en Inde" par le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine. © Michele Laurent
Arts vivants Publié le 19/05/2017
Belle programmation avec Ariane Mnouchkine, Isabelle Huppert, Lacascade, Castellucci, Marthaler et bien d'autres surprises pour la 31e édition du Printemps des Comédiens. Le festival occupe les trois scènes et les parcs du magnifique Domaine d’O de Montpellier, ainsi que le théâtre national hTt du 30 mai au 1er juillet.

Le Printemps des Comédiens est une institution. Par ses 31 balais, ses querelles entre métropole et département pour la paternité, la présence incontournable d’élus locaux qui, avec l’argent public, croient toujours que les artistes sont leurs obligés, le festival pourrait s’être alourdi avec les ans, avoir découragé les meilleures volontés, tourné au divertissement médiatique. Eh bien non. Le Printemps des Comédiens a gardé la fraîcheur insufflée par son créateur aujourd’hui président, l’homme de théâtre Jean-Claude Carrière, qui assumera à nouveau, le 3 juin, une lecture d’une partie de ce Mahabharata auquel son nom, avec celui de Peter Brook, restera longtemps attaché comme un tournant dans la mise en scène théâtrale. Le Printemps, pour le public, c’est d’abord un lieu magique : le Domaine d’O où les scènes se cachent derrière les bassins et les parcs, où l’on vient bien avant le spectacle, où l’on reste parfois bien après sous les chapiteaux, restaurant ou librairie. Lieu rare, qui perturbe le consommateur de spectacles en lui donnant le temps, assis devant un menu méditerranéen, de discuter avec d’autres spectateurs et parfois les artistes présents.

Cette convivialité, peu exportable, ne serait bien sûr rien sans la qualité d’œuvres que le directeur et homme de théâtre Jean Varela programme goulûment. Débutant le 30 mai pour une clôture le 1er juillet, le Printemps précède le festival d’Avignon, dont il n’a certes ni les moyens, ni l’envergure, mais auquel il fait cependant concurrence, lorsqu’il n’est pas partenaire d’une ou deux créations. C’est justement par une création « collective » que s’ouvre le festival, avec Ariane Mnouchkine et son théâtre du soleil. Elle avait subjugué les fidèles du Printemps en 1992 avec le cycle des Atrides, elle présentera cette année Une Chambre en Inde, spectacle musical de quatre heures qui s’est écrit en se faisant, en réponse à cette question contemporaine : « Comment aujourd’hui raconter le chaos d’un monde devenu incompréhensible ? ».

 

De jolies surprises. Le Printemps propose ensuite quelques jolies surprises. La lecture de Justine et Juliette de Sade par Isabelle Huppert, la reprise des Bas-fonds de Gorki mis en scène par Eric Lacascade, la présence d’un habitué, Romeo Castellucci qui créera pour le public français sa dernière pièce Democracy in America, un anti-Faust de Sylvain Creuzevault qui annonce son Angelus Novus comme tissé à partir de trois trames, celle d’un neurologue, d’une biologiste et d’un chef d’orchestre, un spectacle de Guillaume Vincent « très librement inspiré » des Métamorphoses d’Ovide et du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, Lenga une pièce « métissée de langues » conçue par Christophe Rules et le chorégraphe Julien Cassier. Christoph Marthaler, avec la troupe de la Völksbühne de Berlin, fermera cette édition avec une création en France : Sentiments connus, visages mêlés.

Entre temps, le cabaret de Stéphane Ricordel et des Dakh Daughters aura occupé l’amphithéâtre d’O avec son Terabak de Kyiv et le Théâtre Dromesko, souvent programmé par Jean Varela lorsqu’il dirigeait le théâtre Sortie Ouest de Béziers, donnera deux spectacles Le Jour du grand Jour et Le dur désir de durer. L’Autre théâtre de Bela Czuppon, présent chaque année avec ces acteurs en situation de handicap, donnera sa création annuelle : Suspens. Enfin, du cirque, comme toujours, avec le funambule Pierre Déaux, Floe de Jean-Baptiste André et Victor Lamouroux, La Dévorée par la compagnie Rasposo, le Lonely Circus, la compagnie Bêtes de foire et le Centre des arts du cirque Balthazar. Un mois de juin qui n'oubliera pas les grandes discussions et les rencontres et, bien sûr, la fête de la musique.

 

Printemps des Comédiens, Domaine d’O à Montpellier, du 30 mai au 1er juillet.

 

Partager sur
à lire aussi

Le théâtre du soleil : "Une chambre en Inde" pour voir le monde /     Terabak de Kyiv  
Fermer