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L’été commence le 2 juin à Chateauvallon

par Véronique Giraud
"My Rock" de jean-Claude Galotta ouvre l'été 2017 à Chateauvallon. ©Guy Delahaye
Arts vivants Danse Publié le 01/06/2017
Juché sur la colline varoise, au milieu des pins, Chateauvallon et son amphithéâtre à ciel ouvert est l’écrin de belles soirées. D’un soir à l’autre, l’art vivant déploie ses formes : la danse, contemporaine et flamenco, le cirque d’auteur, le théâtre. Bezace, Prejlocaj, Galliano, un ballet jonglé, sont quelques-unes des surprises qui viendront cette année enchanter l’été varois. Dès le 2 juin avec le chorégraphe Jean-Claude Galotta.

Memphis, années 50, Elvis Presley chante Heartbreak Hôtel et à New York, Merce Cunningham fait école. Un de ses élèves, Jean-Claude Ballotta, est déjà fou de rock et de danse. Aujourd’hui le chorégraphe fait acte de mémoire en provoquant un rapprochement furieux entre les mélodies du Velvet Underground, d’Iggy Pop ou des Clash, et la danse contemporaine. Il entraine les corps de douze danseurs dans des ballets violents de rêveries, poèmes enragés, ivres de vie et de mort. Évocations brûlantes d’un rock pur, d’un art libre et électrique !

Water on mars : tout un cirque ! Trois jeunes jongleurs américains et suédois, six mains en mouvement, 100 anneaux propulsés, 21 balles jonglées, 15 massues aimantées, 15 barres chocolatées virevoltantes, 6 boites en plastique, 10 rouleaux de papier toilette et des milliers de captures : c’est sûr, Water on mars décoiffe ! Avec leur panoplie d’astuces physiques, de la break dance, des images atmosphériques dynamiques et un beat électro pour garder le rythme, Tony Pezzo, Wes Peden et Patrik Elmnert sont les meilleurs guides pour voyager dans le cosmos tout en restant bien accrochés à notre siège.

Didier Besace soulève Le cas Sneijder. Didier Besace aime apprivoiser au théâtre les œuvres littéraires, comme Le cas Sneijder, un livre de Jean-Paul Dubois, à l’écriture piquante et cocasse. Il a succombé au charme de son héros, Paul, dont la lucidité sur l’état du monde en général et du sien en particulier est fait d’anticonformisme et d’hypocrisie. À son humour volontaire, ou non, qui le marginalise et l’entraîne dans un univers décalé… Accueilli pour la première fois à Châteauvallon, Didier Besace vient entouré de son équipe artistique, d’un chien et de cinq comédiens parmi lesquels Pierre Arditi, compagnon de route. Il lui confie le rôle de Paul, un homme qui a survécu à un événement tragique et ne supporte plus le vacarme du monde moderne.

Le swing de la chanson française. On ne présente plus l’accordéoniste virtuose Richard Galliano ni le guitariste hors pair Sylvain Luc. Happés par La Foule de Piaf, ils font swinguer, avec poésie et délicatesse, les chansons légendaires du répertoire de la Môme, improvisent, s’écoutent, se répondent, s’accordent pour faire réentendre ses tubes indémodables : La vie en rose, L’accordéoniste, L’hymne à l’amour, Mon Dieu, Sous le ciel de Paris

Les duos du Ballet Preljocaj. Angelin Preljocaj a marqué nos mémoires de duos inoubliables : Les Nuits en offre un d’une rare intensité sensuelle tandis que Le Parc met en scène une véritable communion, charnelle et émouvante, où les corps qui tournoient semblent à jamais liés par un baiser. Spectral Evidence, inspirée du procès des sorcières de Salem, laisse aux corps la liberté d’aborder des zones d’émotions quand La Stravaganza cisèle au cœur de l’histoire un duo en forme d’apothéose…

Les 7 doigts de la main œuvrent à la création d’un cirque d’auteur qui a joliment laissé ses empreintes à Châteauvallon : Psy, Traces, Séquence 8, Cuisine et confessions. Dans Réversible, la main compte 8 doigts ! Huit individus pris au piège d’espaces intérieurs aux portes closes, mais qui se croient à l’abri des regards indiscrets. Par l’artifice du théâtre, tout est possible, même scruter par le trou de la serrure leur univers intime où se déploie le théâtre des idées, des émotions, des peurs et des désirs…

Embarquement pour Paradis Perdus avec Christophe, dont la voix cristalline déroule le long ruban de sa vie, entre histoires murmurées, mondes imaginés et mots susurrés. Envolées symphoniques vers des ailleurs connus (Les Mots bleus…) ou inexplorés comme son nouvel opus Les vestiges du Chaos, mûri depuis 7 ans. Un artisanat musical sans cesse enrichi par sa créativité et la virtuosité de la jeune génération qui l’accompagne : Maxime Le Guil à la coréalisation, la jeune plume Laurie Darmon ou Clément Ducol qui habille l’album de cordes ultra-sensibles. Bref, du blues, de l’électro-rock, de poétiques nappes de synthés, un hommage à Lou Reed, un duo avec Alan Vega ou l’incroyable voix d’Anne Mouillais, sont quelques-unes des pépites de ce tour de chant.

Le ballet jonglé des Gandini Juggling. À l’avant-garde du cirque contemporain depuis les années 1990, les Gandini Juggling inscrivent à leur palmarès la palme d’or du Festival International du Mime de Londres 2015 pour 4x4 : Ephemeral Architectures. Dirigée par Sean Gandini, jongleur de renommée mondiale, et chorégraphiée par Ludovic Ondiviela, premier danseur du Royal Ballet de Londres, leur dernière création allie l’art du jonglage et de la danse avec une précision mathématique et une élégance à nuls autres pareils. Ici, quatre danseurs classiques font jeu égal avec quatre jongleurs pour créer dans un même élan un voyage éphémère à travers le temps et l’espace. Les mouvements des uns et des autres s’accordent sans fausse note, entre arabesques et fusion, sauts et cascades à trois ou cinq balles, dans un ballet jonglé aux mille et une variations.

Carmen, héroïne de banlieue. Qui mieux que les interprètes de la Compagnie nationale de danse d’Espagne pour épouser le tempérament passionné et fougueux de Carmen ? Le directeur de la compagnie, José Martinez, a pourtant décidé de confier la chorégraphie à Johan Inger, un homme venu du Nord. La confrontation de deux cultures ne peut que revigorer ce répertoire si souvent donné qu’on pourrait douter qu'il puisse  surprendre encore. Mais le chorégraphe suédois associé au prestigieux Nederlands Dans Theater, bien connu pour sa propension au décalage, revisite le mythe sans jamais le trahir. L’usine de tabac, les abords de Séville et les montagnes de Ronda, deviennent avec lui une banlieue délaissée et le dramaturge centre son propos sur la violence au travers du regard pur d’un enfant. Dress code intemporel en rouge, blanc et noir,  jeu de miroirs démultipliant les silhouettes à l’infini, spectre lumineux précieux entre éclats colorés et ombres noires : l’alliance du chaud et du froid donne un nouveau souffle au ballet qui redouble d’énergie et de volupté. Plus que jamais Carmen est une héroïne libre, courageuse, contemporaine…

Le flamenco libéré. Rendez-vous incontournable de l'été à Châteauvallon, les Nuits Flamencas sont très attendues. Concoctée par Juan Carmona, cette édition accueille Eva Yerbabuena le 28 juillet, figure majeure de la danse flamenca, dans son spectacle Carne u Hueso, où elle se produit accompagnée d’un ballet et de cinq musiciens. Le 29 juillet, dans la plus pure tradition des tablaos, Casa Patas donnera sa dernière création vibrante du flamenco in vivo. La soirée se prolongera dans l’amphithéâtre en plein air avec Latent de Jose Maya. Une invitation à un voyage dans les profondeurs de l’âme d’un danseur flamenco qui accompagne Keith Richards, Björk ou Beyoncé ! Un programme qui libère l’image du flamenco de ses résonances folkloriques pour en offrir le meilleur visage.

 

 

L'été Chateauvallon - Du 2 juin au 30 juillet - Scène nationale - 795, chemin de Châteauvallon - 83192 Ollioules

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