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Mot de passe oublié ?Arte souffle ses 25 bougies
Le 30 mai 1992, les trois-quarts des téléspectateurs français et allemands purent découvrir sur leur petit écran une nouvelle chaîne publique, Arte, qui émettait en analogique et dans les deux langues depuis Strasbourg. Le projet était né quatre ans auparavant lors d’un sommet franco-allemand où le président Mitterrand et le chancelier Kohl décidèrent de lancer une chaîne de télévision commune avec une préférence éditoriale : la culture.
Le jour précédent la réunification de l’Allemagne, le 2 octobre 1990, le traité interétatique portant création de la chaîne est signé entre, jacobinisme oblige, le ministre français de la culture et, fédéralisme oblige, les Ministres-présidents des onze Länder allemands, rejoints cinq ans plus tard par les cinq Länder de l’ex-Allemagne de l’Est. Il stipule la vocation culturelle européenne de la chaîne qui prendra, un an plus tard, le nom d’Arte (pour Association Relative à la Télévision Européenne) et précise que le financement sera assuré à 95% par la contribution audiovisuelle prélevée dans les deux pays.
Productrice de films. Ce 30 mai 1992 la soirée inaugurale est retransmise de l’opéra de Strasbourg à partir de 17h, mais les premières années de la chaîne, qui diffuse par satellite et sur le câble en Allemagne et sur le réseau hertzien en France, voient sa diffusion limitée aux heures de soirée. Limitée d’abord à un public plutôt cultivé, la chaîne va bientôt prendre toute sa place dans un paysage audiovisuel où l’offre ne cesse de s’accroître. Très vite Arte va produire des films, notamment Underground d’Emir Kusturica qui obtiendra la Palme d’Or à Cannes en 1995, et des émissions qui feront référence. La chaîne va ensuite signer des accords avec d’autres chaînes publiques européennes, belge, espagnole, néerlandaise, suisse… pour des coproductions ou des diffusions de programme dans d’autres langues, ce qui renforce sa prétention européenne.
L’info également. Avec le XXIe siècle, Arte couvre le domaine culturel au sens large, multipliant analyses et reportages, et présentant un journal télévisé diffusé à 19h45 en France qui ouvre sur une façon plus européenne de penser l’actualité. La production de documentaires est également développée, avec une polémique mal venue pour ce vingt-cinquième anniversaire qui aura vu la déprogrammation d’un document sur l’antisémitisme en Europe. Réalisé par les allemands Joachim Schroeder et Sophie Hafner, Der Hass auf Juden in Europa plonge dans l’antisémistisme des milieux d’extrême-droite comme de celui des fondamentalistes musulmans des banlieues françaises et allemandes.
Offre numérique. En 2007, avec Arte +7, la diffusion des programmes se fait également en replay sur Internet. Aujourd’hui, une seule plateforme regroupe l’ensemble des propositions de la chaîne, quel que soit l’écran utilisé pour la regarder, en huit catégories thématiques : Actu et société, Cinéma, Séries et Fictions, Culture et Pop, ARTE Concert, Sciences, Voyages et découvertes, Histoire. Des playlists sont également proposées, ainsi qu’un module de gestion, dénommée "Mon Arte", permettant de personnaliser son programme.
Pour fêter ce vingt-cinquième anniversaire, Arte propose jusqu’au 19 juin une rediffusion des « meilleures émissions diffusées depuis sa création », films, documentaires, magazines, en cinquante programmes.
