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Les artistes roms ont enfin une adresse en Europe

par Véronique Giraud
Performance lors de l'inauguration de l'Institut européen pour les arts et la culture rom (ERIAC) à Berlin. © Gordon Welters
Performance lors de l'inauguration de l'Institut européen pour les arts et la culture rom (ERIAC) à Berlin. © Gordon Welters
George Soros, fondateur de l'Open Society Foundations, qui finance pour un tiers le nouvel Institut européen pour les arts et la culture ro.© Gordon Welters
George Soros, fondateur de l'Open Society Foundations, qui finance pour un tiers le nouvel Institut européen pour les arts et la culture ro.© Gordon Welters
© Gordon Welters
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Timea Junghaus, la directrice du European Roma Institute for Arts and Culture (ERIAC). © Gordon Welters
Timea Junghaus, la directrice du European Roma Institute for Arts and Culture (ERIAC). © Gordon Welters
The European Roma Institute for Arts and Culture (ERIAC) le jour de l'inauguration le 8 juin à Berlin de la première exposition “Transcending the Past, Shaping the Future”. © Gordon Welters
The European Roma Institute for Arts and Culture (ERIAC) le jour de l'inauguration le 8 juin à Berlin de la première exposition “Transcending the Past, Shaping the Future”. © Gordon Welters
Deux musiciens au programme de l'inauguration à Berlin de l'Institut Européen Rom pour les Arts et la Culture. © Gordon Welters/Laif for the Open Society Foundations
Deux musiciens au programme de l'inauguration à Berlin de l'Institut Européen Rom pour les Arts et la Culture. © Gordon Welters/Laif for the Open Society Foundations
Hors-Champs Institution Publié le 12/06/2017
La date du 8 juin restera dans la culture rom. Ce jour-là a été inauguré à Berlin l’Institut rom européen pour la culture et les arts, soutenu par le Conseil de l’Europe, le milliardaire George Soros et le gouvernement allemand.

L’Institut rom européen pour la culture et les arts (ERIAC) vient de compléter le grand échiquier des lieux de culture du monde. C’est pourtant la première fois que le mot rom est associé à l’Europe et à la culture. L’institut, qui a ouvert ses portes dans le centre de Berlin le 8 juin, est le fruit d’une longue négociation. Le projet, initié il y a quatre ans par un groupe d’intellectuels, d’artistes et d’activistes qui ont frappé aux portes de chacun des 47 pays de l’Union pour participer à l’ouverture d’un lieu d’exposition et de concert dédié aux artistes roms partait du constat que la plus grande minorité d’Europe, 12 millions de roms y vivent, souffre d’un manque de visibilité que rien ne justifie. Pour le milliardaire américain George Soros, « cette situation s’améliorera uniquement si les Roms eux-mêmes deviennent les porte-voix de leur propre cause". Il s'est associé au Conseil de l’Europe et au gouvernement allemand pour permettre la réalisation d’ERIAC. " Grâce à cette académie, artistes, performeurs, écrivains, linguistes, historiens, producteurs et autres pourront contribuer à préserver, reconstruire et développer l’identité et l’estime de soi des Roms », estime le mécène d’origine hongroise, dont l’organisation Open Society finance pour un tiers le nouvel institut.

Mises à part quelques expositions en Hongrie et la récente médiatisation des œuvres de Ceija Stojka (lire article), qui devraient faire l’objet d’une exposition monographique à la Maison Rouge avant sa fermeture, les artistes roms ne sont pas montrés, et les 10 000 œuvres inscrites aux collections des musées publics laissées dans l’obscurité de leurs réserves. S’ajoutant aux persécutions nazies et aux discriminations dont ils sont toujours l’objet, cette invisibilité programmée ajoute à la difficulté de se reconnaître comme citoyens du monde et fiers de leur culture. « Cet institut sera une plateforme pour l’expression des Roms », résume la directrice Timea Junghaus, une historienne de l’art originaire de Hongrie et préservatrice des œuvres rom dans son pays.

En présence du secrétaire général de l’Europe, Thorbjorn Jagland, et de plusieurs artistes et d’intellectuels, l’exposition inaugurale Transcending the Past, Shaping the Future présente, au sein de l’espace Lichthof, des œuvres d’artistes roms issus de huit pays. Parmi eux figurent le britannique Daniel Baker, l’albanais Sead Kazannxhiu et la française Gaby Gimenez.

 

 

 

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