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L’été arlésien se vit au rythme des Rencontres de la photographie

par Véronique Giraud
Niels Ackermann et Sébastien Gobert, sur les traces de Lénine dans l’Ukraine post-soviétique. « Khorzin », 3 juin 2016. Avec l’aimable autorisation de Niels Ackermann.
Niels Ackermann et Sébastien Gobert, sur les traces de Lénine dans l’Ukraine post-soviétique. « Khorzin », 3 juin 2016. Avec l’aimable autorisation de Niels Ackermann.
Juan Pablo Echeverry, Supersonas, 2011. Courtesy of the artist
Juan Pablo Echeverry, Supersonas, 2011. Courtesy of the artist
Les Rencontres 2017 explorent la photographie latino-américaine. Ici cliché de Paz Errázuriz, Evelyn, La Palmera, Santiago, série La Pomme d'Adam, 1983. Avec l'aimable autorisation Galeria AFA, Santiago, Chili.
Les Rencontres 2017 explorent la photographie latino-américaine. Ici cliché de Paz Errázuriz, Evelyn, La Palmera, Santiago, série La Pomme d'Adam, 1983. Avec l'aimable autorisation Galeria AFA, Santiago, Chili.
Les Rencontres d'Arles 2017, c’est en tout 37 expositions officielles et une dizaine d’expositions associées accueillant les travaux de deux cent cinquante photographes. DR
Les Rencontres d'Arles 2017, c’est en tout 37 expositions officielles et une dizaine d’expositions associées accueillant les travaux de deux cent cinquante photographes. DR
Arts visuels Photographie Publié le 29/06/2017
Les rencontres de la photographie d’Arles promettent une foule d'images, d’ailleurs et d’ici, collectées par des auteurs qui révèlent, témoignent, dénoncent, composent et décomposent, l’instant. En 2017, l’Amérique latine est vue comme terre de photographie, avec la Colombie en point d’orgue. L’Ukraine, l’Iran, l’Espagne sont d’autres scènes géopolitiques bouillonnantes qui viendront perturber l’été arlésien.

La photographie est, aujourd’hui plus que jamais, associée à l’identité d’Arles. Elle est même devenue un axe fort de son développement touristique et économique. Le festival est né en 1970 dans la très calme cité provençale sur l’idée du photographe arlésien Lucien Clergue, de l’écrivain Michel Tournier et de l’historien Maurice Rouquette, un peu par hasard, beaucoup par amitié. Au fil du temps, les Rencontres d’Arles sont devenues incontournables pour les professionnels comme pour les passionnés du medium. Elles débutent par une semaine d’échanges et de découvertes à laquelle participent les professionnels, éditeurs et auteurs, internationaux et locaux, avant de proposer une quarantaine d’expositions disséminées dans toute la ville, jusqu’en septembre. Photo documentaire, photo portrait, photo reportage, photo paysage, photo de rue, voyage photographique… autant d’esthétiques qui renvoient parfois la technique loin derrière et assurent au medium son statut de discipline artistique.

Toutes ces images font voyager, aussi bien dans l’intime que dans des contrées inconnues et lointaines, comme l'évoque joliment Sam Stourzé, directeur artistique de la manifestation : « À travers Arles, se dessine un parcours qui mènera de l’Amérique latine à la Perse d’aujourd’hui, des rives du Bosphore à la frontière syrienne, du château d’Avignon aux caravanes arlésiennes. En apnée, vous ferez le tour du monde des inondations ; en train, vous vous confronterez à l’immensité du paysage russe ; en Ukraine vous ramasserez les morceaux de Lénine ; vous réfléchirez au cas Monsanto ; vous suivrez sur vingt ans la vie d’une famille gitane... » Composées, recomposées, ces images disent la société dans l’instant et immortalisent le regard que l’homme veut porter sur elle. Les Rencontres d’Arles jouent activement de cette confrontation qui engage la pensée.

 

La Colombie en point d’orgue. " Du local au global, la 48e édition vous guidera au cœur de la scène colombienne, vous immergera au milieu de la nouvelle génération espagnole, vous initiera au regard oblique de la photographie iranienne ; le tout pour un voyage radical au cœur d’une géopolitique complexe et bouillonnante », invite Sam Stourzé. En cette année croisée France-Colombie, la Colombie est le point d’orgue des pays d’Amérique latine invités des Rencontres. Les œuvres de 28 photographes et artistes colombiens devraient renouveler notre vision d’un pays bouleversé par un demi-siècle de guerre civile, et donner un aperçu du statut que s’accorde le photographe dans ce pays. Trois expositions sont associées à ce focus : Zigoneschi à la librairie Actes Sud, Territoire(s) à la galerie Aréna, et Faire Face, qui réunit les travaux de Beatriz Gonzalez et d’Alejandro Restrepo au Carré d’art de Nîmes. Une grande soirée colombienne est organisée le 3 juillet et les festivaliers pourront retrouver la Colombie jusque dans leurs assiettes au Chiringuito, un restaurant installé tout l'été à Croisière.

Grand Arles Express. Le festival s'étend hors les murs avec Grand Arles Express, qui circulera cette année à Marseille, Avignon, Nîmes et Toulon. À l’Hôtel des Arts de Toulon, on découvrira le travail artistique et humaniste de Mathieu Pernot sur les tziganes. Le photographe l'a commencé dans les années 90, alors qu’il était encore élève de l’école nationale supérieure de la photographie (EnsP) d’Arles, l'a poursuivi en Roumanie en 1998, dans le cadre d'une bourse de la Villa Médicis hors les murs. Le FRAC de Marseille accueille, du 1er juillet au 28 août, Marie Bovo, qui a capté de son appareil les traces de lait s’écoulant lentement ou dévalant les rues pentues de la cité phocéen, et décrivant La voie lactée, titre de l'exposition. Beatriz Gonzalez et José Alejandro Restrepo seront à découvrir au Carré d’Art de Nîmes. Ces deux artistes colombiens ont utilisé des images diffusées dans la presse ou à la TV pour créer des œuvres en prise directe avec l’actualité politique et sociale de leur pays. Enfin, après de nombreuses apparitions des œuvres de sa collection dans les musées de l’hexagone, la styliste Agnès b fait cet été l'objet d'un portrait en images composé dans l’Hôtel particulier de la Collection Lambert à Avignon.

 

Les nouveautés 2017. La technologie de l’image avance à pas de géant. La VR (réalité virtuelle) offre d’ores et déjà l’expérience de l'immersion dans une exposition, un spectacle théâtral, un film. À leur tour, les artistes photographes s’en emparent de plus en plus et, pour Sam Stourzé, la VR « s’annonce déjà comme le prochain bouleversement technologique ». Le festival ne pouvait pas ignorer ce nouveau défi et l’édition 2017 accueille un nouveau rendez-vous, le VR Arles Festival. Présenté tout l’été au couvent Saint-Césaire, les visiteurs pourront y visionner la vingtaine de films sélectionnés pour la compétition officielle.

Soutenir et encourager les talents de demain, c’est le métier des galeristes. Ils sont désormais invités à proposer au festival le projet d’un artiste de moins de 45 ans qu’ils estiment pouvoir accéder à une audience internationale. Dix photographes ont été sélectionnés et sont exposés cet été. Le Prix Découverte 2017 sera décerné au meilleur d’entre eux par un jury de professionnels au meilleur d’entre eux, lors de la semaine d’ouverture.

Outre deux bâtiments du parc des ateliers, les Forges et la Mécanique, prêtés par la fondation Luma, deux nouveaux lieux s’ouvrent cette année aux expositions. Le Ground control et Mistral, tous deux situés sur le boulevard Émile Combes, ont été réaménagés tout spécialement pour les Rencontres. Composés de maisons abandonnées, d’anciens entrepôts, de boutiques et de jardins urbains, ils offrent une nouvelle dimension de découverte au festival.

 

Les rencontres de la photographie à Arles. Expositions à travers la ville, du 3 juillet au 24 septembre.

 

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