le journal des créations du 21eVous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous
Mot de passe oublié ?Hivernales à Avignon : l’été danse
Les Hivernales d’été à Avignon, ce sont sept journées entièrement dédiées à la danse contemporaine. Tandis que le Festival d’Avignon bat son plein, que les visiteurs envahissent la ville en quête de créations d’art vivant, le Centre de développement chorégraphique (CDC) de la ville compose dix jours d’un programme éclectique, du 9 au 19 juillet cette année. Au 18 Rue Guillaume Puy, chaque journée est rythmée, de 10h à 22h, par la succession de sept œuvres aux inspirations diverses que le festivalier picore au gré de ses envies et de sa curiosité. Les 7 compagnies nationales et internationales composant l’édition 2017 interrogent à travers le corps les incompréhensions du monde.
La journée débute en silence, avec la seule perception des bruissements du corps dénudé de Yasmine Hugonne qui donne son solo Le récital des postures. Après le corps décortiqué et le geste accompli de la chorégraphe suisse, ce sera le moment de découvrir à l’heure du déjeuner My (petit) Pogo, une création que Fabrice Ramalingom aux plus jeunes. Avec l’idée de la transmission, Ramalingom s’est inspiré de My Pogo, une pièce qu’il a créée en 2012 à Montpellier Danse, qui associe le plaisir du spectacle à l’intime de son processus de création. Le Théâtre de Liège et la Compagnie nationale de danse contemporaine coréenne ont proposé à la chorégraphe argentine Ayelen Parolin de nourrir sa danse abstraite et répétitive du chamanisme. Ce dernier opère ici à travers les corps de quatre danseurs coréens reconnus pour leur technicité et leur précision. Repoussant les limites physiques, les quatre interprètes de Nativos cherchent à maintenir un certain ordre, oscillant entre puissance et épuisement. Artistes associés pour trois ans au CDC d'Avignon, Sylvain Bouillet, Mathieu Desseigne et Lucien Reynès sont guidés par l’idée de la figure masquée. Visage caché, les trois danseurs-acrobates, trois figures entre prototype et archétype, gesticulent pour redécouvrir les codes oubliés de la relation humaine. Poétique et parfois drôle, l’histoire d’une petite humanité balbutiante fait spectacle. La Mécanique des ombres, qu’ils jouent à 14h, a reçu le 1er Prix du Jury et le Prix du public de la plateforme (Re)connaissances 2016.
Opérant avec sa compagnie sous forme de « laboratoires animés », Nans Martin est un auteur très prometteur. Avec D’œil et d’oubli, seconde pièce collective créée en février dernier au CDC Paris - Carolyn Carison, il fait évoluer sa quête de la représentation de l’absence.
Toujours modeste, Bruno Pradet revient à Avignon sans machine ni décor, confiant à la seule mécanique des corps le soin de nous raconter un peu de l’absurdité du monde. Les sept interprètes de People what people ? forment un groupe compact dont la géographie intérieure n’a de cesse de se décomposer pour se reformer l’instant d’après. Hsiao-Tzu TIEN représentera la nouvelle génération de chorégraphes taïwanais. Inspirée de ses expériences personnelles et des sentiments qui en découlent, elle explore les tensions et le désarroi que peuvent engendrer les contradictions de nos sociétés. Les corps des cinq danseurs de sa pièce The Hole deviennent une arme puissante qui transcende les profondeurs sombres de nos appréhensions, invitant à passer de l’obscurité à la lumière et à danser sans crainte.
Les Hivernales - L’été danse, du 9 au 19 juillet au CDC, 18 Rue Guillaume Puy 84000 Avignon
