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Avignon : « The great Tamer », de Dimitri Papaioannou

par Véronique Giraud
the great tamer © Julian Mommert
the great tamer © Julian Mommert
the great tamer © Julian Mommert
the great tamer © Julian Mommert
Arts vivants Performance Publié le 28/07/2017
Avec "The Great Tamer", Dimitris Papaioannou excelle dans l'art de composer et décomposer pour raconter l'humanité, ses absurdités, ses cruautés et ses beautés. Il fait émerger de la scène une épopée mouvante et ensorcelante, composée de dix magnifiques interprètes et d'un décor.

Quand on sait qu’avant d’être metteur en scène, concepteur des décors et costumes de ses pièces, Dimitri Papaioannou a étudié l’art et a très vite été reconnu comme dessinateur, on s’attend à le ressentir sur le plateau. Si on ne le sait pas, l'immense décor posé sur la scène de la Fabrica en ce 20 juillet le fait pressentir : un sol gris aux perspectives mouvantes, dessus un homme est allongé, habillé en costume du même gris. L'ensemble, inerte, évoque un dessin à la mine graphite. Soudain l’homme se lève, puis s’immobilise en scrutant attentivement la salle où les spectateurs prennent possession des dernières places.

Le silence et les nuances du gris au noir prédominent. Les mouvements du décor s'associent à ceux des performeurs sur scène pour une succession de saynettes, comme autant de métamorphoses des corps et du décor. Les deux ne font qu’un dans ce spectacle dessiné au papier millimétré : le souffle d’une dalle qu’on lâche soulève une toile blanche, laissant apparaître un corps nu allongé ; deux hommes et une femme, venus du néant, s’assemblent pour composer une étrange créature ; des tableaux célèbres surgissent et prennent vie ; le jeu du noir fait apparaître des membres, comme échappés d’un corps inconnu ; des êtres sortent des ténèbres, évoluent en rythme sur scène avant de disparaître; puis une dalle se soulève, apparaissent un corps, une jambe, un bras, ou un squelette, puis les avale…  Au fil de cette épopée de l’étrange, un monde infernal émerge,  se compose, se décompose, disparaît dans le sol, puis réapparaît, blafard. Tantôt dans les ténèbres, tantôt la lumière se fait dans la salle. À la manière d’une farce folle, tout se répète, avec une précision de métronome. La partition humaine se joue sous nos yeux, à la fois éblouis et pleins d'effroi. La fiction opère, le démiurge Dimitris Papaioannou parvient à faire fi de la réalité par la grâce et la virtuosité de ses interprètes.

 

The Great Tamer, les 19, 20, 21, 22, 24, 25 et 26 juillet à 15h. La Fabrica. Concept visuel et mise en scène : Dimitris Papaioannou. Avec : Pavlina Andriopoulou, Costas Chrysalides, Ektor Liatsos, Ioannis Michos, Evangelia Randou, Kaliopi Simou, Drossos Skotis, Christos Strinopoulos, Yorgos Tsiantoulas, Alex Vangelis. Spectacle créé le 24 mai 2017 au Onassis Cultural Centre d'Athènes.

 

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