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Mot de passe oublié ?À Milan, la réhabilitation des imposants bâtiment laissés par l’ancienne firme Ansaldo a fait place à un curieux musée, le MUDEC. À l’origine, le constructeur d’automobiles Roberto Zust y avait installé ses ateliers et son habitation. Après plusieurs changements de main, la firme Ansaldo y a construit les bâtiments actuels pour fabriquer des engins, wagons de train et autres tramways de la commune. Lieu emblématique du développement et de la modernisation de la ville du XXe siècle, l’usine abandonnée a été rachetée par la commune de Milan en 1989 avec pour condition d’en faire un centre dédié aux activités culturelles. Dans une partie des bâtiments, qui avaient été alloués pendant quelques années aux ateliers de la Scala, a été construit un musée d’art contemporain. Le MUDEC fut inauguré en 2015. Son projet architectural, particulièrement luxueux avec ses murs de verre courbe, son escalier monumental en marbre noir, a de quoi étonner. Non pas tant par le contraste entre l’anonymat de sa façade d’usine du XIXe qui, une fois passé le grand porche, met le visiteur face à la rigueur géométrique du musée du XXIe. On peut s’y attendre. La surprise est ailleurs. Après avoir franchi les portes vitrées, traversé l’immense hall, on gravit les nombreuses marches noires de l’escalier qui mènent pas à pas vers la luminosité translucide de très hauts murs de verre. Leur blanc immaculé, ondoyant, impressionnant de technicité, envahit… un immense espace vide. Leur cheminement courbe mène aux deux expositions. L’une, temporaire, est cet été dédiée à l'œuvre de Gustav Klimt. L’autre, permanente, présente la collection léguée à la ville par un généreux donateur. Le traitement architectural audacieux nous avait préparé aux avant-gardes, à l’austérité conceptuelle de l’art contemporain. Point. Les magnifiques armures japonaises et autres nous ramènent vers des temps anciens et les innovations de l’immense artiste autrichien nous sont trop familières. La cité lombarde, capitale de l’industrie et du design, a conçu son musée d’art dans un cheminement qui échappe à la première visite. En sortant du MUDEC, quelques visiteurs s’aventurent dans la boutique à l’entrée du musée où sont présentés des exemplaires réputés de designers italiens, mais là non plus point de surprise. Celle-ci ne niche ailleurs, dans l’autre partie des bâtiments, encore partiellement en travaux et occupée depuis mars 2016 par BASE, un centre artistique très innovant.