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DBFC, et maintenant voici la psychotronica

par Pierre Magnetto
Dombrance et David Shaw accompagnés par Vincent Choquet à la basse et Guillaume Rossel à la batterie.© Christophe Crenel
Dombrance et David Shaw accompagnés par Vincent Choquet à la basse et Guillaume Rossel à la batterie.© Christophe Crenel
DBFC, le 26 septembre à Rock en Seine.©© Christophe Crenel
DBFC, le 26 septembre à Rock en Seine.©© Christophe Crenel
Dombrance et David Shaw, un duo franco-britannique inspiré par toute une culture pop-rock. DR
Dombrance et David Shaw, un duo franco-britannique inspiré par toute une culture pop-rock. DR
Musique Rock-Pop Publié le 30/08/2017
Rencontré au festival Rock en Seine, DBFC, un groupe qui derrière son nom énigmatique, restitue après une étonnante digestion, une culture pop, rock, disco, psyché, qui depuis plus d’un demi-siècle marque les esprits.

Ce n’est pas de la musique rock, ce n’est pas de la pop psychédélique, ce n’est pas non plus de la techno ni de la musique de club, ni de la dance music. Non, mais DBFC, c’est tout ça à la fois, une synthèse à laquelle ils ont donné un nom comme on en donne à un genre musical nouveau, psychotronica. Ils, ce sont Bertrand Lacombe, Dombrance à la scène, et David Shaw. Le premier est bordelais, a été le remixeur, entre autres, du chanteur Cascadeur, a joué pour Lafayette, pour Charlélie Couture et signé en 2004 un album très pop fleurant bon les sixties : The Witch. Le second est né à Manchester, a fait ses premières armes comme DJ sous le nom de Siskid, mêlant remix et production musicale propre, avant de signer des titres électro-pop sous le nom de David Shaw and the beat.

Histoire d’une rencontre. « Au début des années 2010 je me suis mis à faire un peu d’électro et des remix. En 2012, un ami m’a fait écouter l’album de David qui venait de sortir et j’ai pris une claque. C’était le meilleur truc que j’avais entendu depuis très longtemps. J’ai dit, je veux connaître ce mec-là. On s’est rencontrés et tout de suite nous avons su tous les deux qu’il allait se passer quelque chose. Il cherchait quelqu’un pour l’accompagner sur scène, c’est comme ça que tout a commencé » raconte Dombrance. « Quand je suis rentré chez moi j’avais des étoiles dans les yeux. J’ai dit à ma femme « j’ai trouvé le musicien que je cherchais depuis toujours » et ça ne s’est pas démenti ».

C’est ça la psychotronica. Depuis, le duo a sorti un e.p. (maxi 45 tours) Leave my room avec 4 titres en 2014 et, un album, Jenks fin 2016. DBFC concilie rock pur et dur, rythmes syncopés et hypnotiques, mélodies répétitives et envoûtantes, rifs de guitare rageurs, synthétiseurs, batterie ou boîte à rythmes. Impossible de ne pas y retrouver quelque chose de sa propre culture musicale. Des Rolling Stones aux Beatles à The Stone Roses, Happy Mondays ou LCD Sound System, « il y a un tel bagage après plus de 60 ans de musiques actuelles que ça nous embêterait de ne faire que de la techno, que du rock… On a envie d’être libres, de mélanger tous ces univers, de faire un truc qui porte toute la culture pop. A un moment, tu peux penser à du Kraftwerk, à un autre à du Pink Floyd ou à des choses franchement technos. Nous puisons dans toute la culture pop rock ». C’est ça la psychotronica.

Ne plus savoir qui a fait quoi. Le travail de création se nourrit des influences de l’un et de l’autre. Impossible de dire qui a composé tel ou tel titre. « Nous pouvons arriver en studio avec juste un début de morceau. On « jame » toute la journée dessus, on laisse les micros ouverts et l’ordinateur partir en boucle. On a les synthés, la guitare, la basse et au fur et à mesure on développe un couplet, un refrain. On navigue à droite, à gauche. On s’écoute, on danse… A la fin de la journée on a un morceau et on ne sait même plus qui a fait quoi ».

Creuser son sillon. Présent à Rock en Seine samedi dernier, DBFC a trouvé son public à 4 heures de l’après-midi sous un soleil de plomb. Le groupe écume les festivals, les salles de concert, les pubs. « Pour l’instant, pour nous, il est difficile d’exister à travers les radios et les grands médias. Alors nous prenons notre bâton de pèlerin. Nous allons faire de la scène, de la scène et encore de la scène et, très rapidement, faire de nouveaux morceaux et un nouvel album. A chaque fois qu’on joue on fait de nouveaux adeptes ».

Une place pour l’auditeur. A Rock en Seine, parmi ces derniers, personne n’avait l’air de se préoccuper de la signification de cet acronyme dont le duo (accompagné par un batteur et un bassiste) s’est affublé : DBFC. Il n’en révèle la signification à personne. « Au bout d’un moment on ne pense plus trop au nom d’un groupe, The Who, par exemple, c’est un drôle de nom. Aujourd’hui les Who c’est les Who, c’est tout. On aime bien l’idée que chaque personne puisse avoir sa vision personnelle de ce que nous représentons. Quand nous faisons un morceau, on a l’impression d’aller dans une direction, et puis quand on rencontre des gens, ils parlent de la manière dont ils ressentent notre musique et c’est souvent très différent de l’idée qu’on s’en faisait nous-mêmes. Du coup, ce nom, ils peuvent se l’approprier, en faire leur propre interprétation». Une manière de laisser à chacun la possibilité de se faire une place dans le groupe. Bienvenue au club.

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