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L’ESMA, l’excellence du cinéma d’animation 3D

par Pauline Rivaud
À l'affiche, les 17 films de la promotion 2017 de l'ESMA. DR
À l'affiche, les 17 films de la promotion 2017 de l'ESMA. DR
Arts visuels Arts vidéo Publié le 15/09/2017
Alors que l'ESMA (École Supérieure des Métiers Artistiques) vient de distinguer le meilleur film d'animation 3D de sa promotion 2017, petit portrait d'une école qui, née à Montpellier pour former à l'infographie 3D et aux métiers du cinéma d'animation, a acquis une renommée internationale.

Les domaines du cinéma d’animation et du jeu vidéo connaissent une croissance exceptionnelle, ils représentent un secteur économique en plein développement. Les studios les plus puissants, en activité outre-Atlantique et au Royaume Uni, n’hésitent pas à recruter les créateurs français, reconnus pour la qualité de leur formation. L’un des hauts lieux de cette formation est l’ESMA. L’école privée a vu le jour à Montpellier en 1999 et essaimé depuis des écoles à Toulouse, Nantes et Lyon.

Il n’est pas rare que les étudiants formés par l’ESMA aux métiers de l’animation soient recrutés à la sortie de l’école par des studios de Londres. Au Royaume-Uni, peu de formations sont du même niveau que les écoles françaises. À titre d’exemple, le fameux studio londonien Nexus Production compte plus d’un tiers de Français parmi ses infographistes.

L’ambition de l’ESMA est de développer chez ses étudiants une technicité élevée en infographie 3D mais aussi d’être une véritable école du cinéma, exigeante en matière d’animation et d’«acting». Le cycle professionnel de cinéma d’animation 3D, d’une durée de quatre ans, s’achève par un film de fin d’étude. Réalisé collectivement par deux ou trois étudiants, il est présenté devant un jury de prestigieux professionnels, français et étrangers. Après examen des 17 courts-métrages sur lesquels ont planché les 102 élèves de la promotion 2017, le jury de l'ESMA a distingué Mécanique meilleur film d'animation 3D. Le jury était composé de représentants de prestigieux studios, parmi lesquels Nwave Digital, Canal +, Double Négative, Dreamworks, Illumination MacGuff, MPC, Passion Pictures, The Mill. Une chance pour les élèves des trois sites de se faire connaître et de faire des rencontres prometteuses d'avenir.

 

Une forte sélectivité. Le concours d’entrée à l’ESMA est exigeant. Les principaux pré-requis sont un fort niveau en dessin et une bonne culture artistique, graphique et cinématographique. De nombreux bacheliers optent pour une ou deux années préparatoires avant d’affronter les épreuves du concours. L’école leur propose également une MANAA (Mise à niveau en arts appliqués), en vue d’intégrer un BTS ou une école d’art. Cette année de mise à niveau permet de se faire une idée des différents métiers des arts appliqués et facilite le choix de l’orientation. Pour accéder à cette formation dans laquelle domine la pratique artistique, les étudiants sont sélectionnés à l’issue d’un entretien de motivation et après examen de leur dossier scolaire. Il est également possible d’intégrer une école comme l’ESMA directement en troisième année avec un niveau Bac + 2 ou après une expérience professionnelle. L’infographiste 3D est un métier d’avenir : les riggers, animateurs et autres modeleurs sont des postes où la demande est forte du côté des studios. Dans cet univers, la concurrence est impitoyable et la créativité la clé du succès.

 

Des débouchés internationaux. En avril dernier, le directeur de l’animation chez Dreamworks, en vacances dans l’Hérault, a rendu une visite aux étudiants de l’ESMA. Les studios d’animation d’Europe et du monde viennent aux journées portes ouvertes des écoles qui compte en France, s’entretiennent avec les étudiants dont ils apprécient les travaux ou animent des rencontres pour présenter leurs sociétés. Pour les diplômés, c’est l’opportunité d’accéder à un premier emploi.

L’excellent maîtrise d’un logiciel, la compétence dans la réalisation d’un long-métrage d’animation de bout en bout sont autant de facteurs propices au recrutement dans les studios les plus créatifs.

De nombreuses offres d’emploi viennent de l’étranger, en particulier du Royaume-Uni et des Etats-Unis où les studios d’animation ont des budgets de fonctionnement incomparables à ceux en France et où les salaires sont beaucoup plus attractifs. Mais l’industrie de l’animation se développe désormais dans de nombreux autres pays, le Japon et la Chine sont en plein essor, et l’Australie et la Nouvelle Zélande devraient leur emboiter le pas.

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