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Avec « Agoramania », le MAIF Social Club accueille « la ville dans tous ses états »

par Véronique Giraud
© Alger - Cité « Climat de France », Façade n°1 © Stéphane Couturier
© Alger - Cité « Climat de France », Façade n°1 © Stéphane Couturier
Arts visuels Installation Publié le 12/10/2017
Florence Guionneau-Joie s'est attelée à la tâche de concevoir un parcours artistique de la ville collaborative. Les neuf artistes rassemblés dans l'exposition Agoramania, installée au MAIF Social Club jusqu'au 6 janvier 2018, expérimentent chacun une vision résolument contemporaine de la vie urbaine du XXIe. Connectée, partagée, contestataire, utopique, ironique, bref  "La ville dans tous ses états ».

C’est la troisième exposition artistique du MAIF Social Club. La mutuelle a aménagé récemment ce bel espace de la rue de Turenne dans le 3e arrondissement pour y organiser des événements culturels et créer du lien avec le public. Après Iconomania et Sportmania, l'exposition Agoramania a été imaginée pour traduire l’émergence de l'élan collaboratif dans la ville du XXIe. Or si les rebondissements du monde sont au cœur de la création artistique, « la pratique de l’artiste contemporain est solitaire, confrontée au marché de l’art », rappelle Florence Guionneau-Joie, a qui a été confié le commissariat de l’exposition. L’historienne de l’art a construit l’événement en réunissant neuf artistes autour de l’idée de « La ville dans tous ses états ». De la « ville intelligente », pas au sens de sa robotisation mais au contraire de son humanité, celle d’une ville partagée. Si les propositions ne dégagent pas à première vue la ville que chacun projette encore, en examinant chacune des créations présentées, émergent de très belles pistes pour un avenir partagé possible.

 

Au centre du dispositif, l’agora. Elle est ici composée de bancs formant un cercle, chacun étant percé en plusieurs endroits laissant s'échapper des plantes que l'artiste Thierry Boutonnier a récoltées dans des jardins urbains créés pour le Grand Paris. L’auteur de cette installation inopinée œuvre depuis une dizaine d’années à créer dans des lieux de la ville un lien social, là où il n’a pas trouvé sa place, réunissant les riverains par l'accomplissement d'un geste écologique exemplaire. Thierry Boutonnier les invite à se rencontrer pour créer ensemble un petit jardin dans un espace vacant et les conduit à s’engager à l’entretenir, dans une démarche militante autant que créative. La pépinière urbaine qu’il est parvenu à installer dans une zone sensible à l’Est du Grand Lyon a été récompensée en 2010 par le Prix Coal Art et Environnement. Les plantations y sont agrémentées d’un pigeonnier, de ruches et même d’une bergerie…

C’est une autre utopie qui anime l’artiste suédois Erik Sjödin, celle d’habiter sur d’autres planètes que notre Terre. Le point de départ, c’est sa découverte d’Azolla. Cette plante, sorte de fougère, qu’un ami biologiste a introduit pour l’étudier l’a fasciné. Se reproduisant à grande vitesse, ne nécessitant qu'un peu d’eau, aux propriétés nutritives pressenties, l’Azolla pourrait ouvrir de nouvelles perspectives alimentaires. De là à imaginer qu’elle pourrait se cuisiner en gâteau, accompagner les découvreurs de nouvelles planètes, il y avait un grand pas que l’artiste n’a pas hésité à franchir. Et pour mieux partager l’idée avec les visiteurs du MAIF Social Club, Erik Sjödin est venu avec un four, de la farine, une bassine d’Azolla et un bol rempli de la plante asséchéee, en vue de l’expérimentation inédite d’un workshop « food ».

La proposition d’Isabelle Bonté-Hessed reflète l'ère numérique de la ville. Avec son écran interactif, Nuages de mots, elle invite le public à répondre à des questions par tweets et SMS, fabriquant au fil du temps une œuvre participative.

Le duo Lucy + Jorge Orta, elle Anglaise, lui Argentin, contribue à l’idée de l’activisme dans la ville avec son installation référence aux concerts de casseroles. Ces instruments sont devenus au XIXe siècle un outil politique et les « casserolades » un symbole de la colère du citoyen. L’usage, ravivé par la population chilienne, quand elle occupa la rue en frappant des casseroles pour exprimer sa colère après le coup d’État de Pinochet dans les années 70, s’est propagé dans d’autres États d’Amérique du sud et aujourd’hui dans le monde. Dans l’atmosphère feutrée du MAIF Social Club, le visiteur peut déclencher les bruits de la rue en colère en manipulant l’installation.

 

Agoramania, la ville dans tous ses états. Commissariat : Florence Guionneau-Joie avec les artistes : Anna Malaria  Bertille Bak, Erik Sjödin, Isabelle Bonté-Hessed, Julien Berthier, Lucy + Jorge Orta, Stéphane Couturier, Tadashi Kawamata, Thierry Boutonnier. Du 29 septembre 2017 au 6 janvier 2018 au MAIF Social Club, 33 rue de Turent 75003 Paris.

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