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Mot de passe oublié ?Levalet aime la rue, comme tous les street arteurs. Mais il aime plus encore ces lieux abandonnés où les murs, les machines, les lumières même, respirent encore au rythme des travailleurs qui y sont passés. Le complexe sidérurgique de Völklinger Hütte, entre la ville française de Sarreguemines et la ville allemande de Sarrebruck, dans la Sarre donc, est le lieu rêvé. N’importe quel visiteur qui se promène dans ce site classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, sent encore son histoire. Celle d’une époque industrielle bientôt révolue où des dizaines de milliers d’ouvriers, souvent de pères en fils et parfois filles, œuvraient dans ces immenses usines de labeur et de sueur. Celle d’un paysage industriel proche des mines de charbon, et jadis de fer, qui ont permis la sidérurgie. Celle d’un territoire près d'une frontière qui a vécu, et un peu causé, deux guerres mondiales.
Quel meilleur espace de création pour le grapheur français qui aime l’homme sans visage, le travailleur et le social. Plusieurs de ses collages surprennent le visiteur qui erre entre les tubulures, les trains, les lourdes machines d’extérieur. D’un Plan social qui regroupe des ouvriers sans visage groupés dans l’attente du verdict forcément dramatique pour eux à ce jeune homme sortant d’une porte improbable au milieu d’un pan d’usine gagné par la végétation, d’un Reconstruction où l’ouvrier se restaure assis sur des dalles blanches de réfectoire en ruine au Retour du refoulé où des oiseaux hitchcockiens attaquent un travailleur. Et puis, à l’intérieur cette fois, ce Gestation, délivrance, naissance où un homme en trois positions s’extirpe de la cage où il était attaché.
Urban Art 2017, Volklinger Hütte, site mondial de l’Unesco. Jusqu’au 5 novembre.