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Mot de passe oublié ?Il s’appelle Sebastian Kurz, il a 31 ans, il séduit l’électorat, il est pressé d’être au pouvoir. Et il a gagné les élections législatives du 15 octobre dernier : 31,47% pour son parti, l’ÖVP. C’est donc à lui que le président autrichien a confié la tâche de constituer un gouvernement. Sans surprise, comme il l’avait annoncé pendant la campagne, il s’est tourné vers le Parti de la Liberté d’Autriche (FPÖ) qui est arrivé en troisième position (25,97%) talonnant les sociaux-démocrates du SPÖ (26,86%). Le FPÖ est un parti populiste qui présente quelques caractéristiques plus qu’inquiétantes. Outre le fait de siéger avec le Front National à l’Europe, il a conclu un accord inédit avec Vladimir Poutine et compte dans ses rangs plusieurs anciens néo-nazis, dont son président Heinz-Christian Strache qui lisse depuis son image et interdit toute expression extrémiste chez ses partisans. Ce monsieur, comme il se doit, revendique le poste de ministre de l’intérieur qui lui permettrait de mettre en œuvre ses idées contre l’immigration, de contrôler les services de police. Mais aussi d’avoir la tutelle administrative sur les anciens camps de concentration, dont celui de Mathausen, et sur la maison natale d’Adolf Hitler dont toute l’Europe craint qu’elle ne devienne lieu de pélerinage des extrémistes européens. Son ancien collègue de Croatie, Zlatko Hasanbegovic, ministre de la Culture, en 2016, qui avait autorité sur le camp de concentration de Jasenovac, a du quitté son poste, après neuf mois d’exercice, face aux révélations sur ses positions passées et aux protestations nationales et européennes et à l’action du Centre Simon Wiesenthal.
Inquiets, les dignitaires des religions présentes catholique, orthodoxe, protestante et juive, ont lancé le 9 novembre, jour anniversaire de la Nuit de cristal où les nazis avaient lancé leur premier pogrom contre les juifs allemands en 1938, un appel aux politiques pour qu’ils prennent clairement position contre toute forme de racisme et d’antisémitisme. Organisation de déportés et d’enfants de déportés, le Comité Mathausen a jugé « incurable » le FPÖ. Il y a moins de réaction de la part de la population habituée à voir le FPÖ gouverner des régions en alliance avec la droite et même avec les sociaux-démocrates.