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Mot de passe oublié ?Pour avoir édité la pièce de l’auteur Rodrigo Garcia, actuel directeur du Théâtre national de Montpellier, et pour l’avoir programmée en décembre 2011 au Théâtre du Rond-Point à Paris, la directrice des éditions Les Solitaires intempestifs et Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre, ont été poursuivis en justice par une association identitaire française et chrétienne. En cause, la mise en scène du Christ et les propos tenus dans la pièce Golgotha Picnic que le tribunal correctionnel de Paris avait déjà jugé en 2015 comme ne pouvant être « considérés comme incitant au rejet ou à la haine des chrétiens ». Reconnaissant la liberté de création, le tribunal ajoutait que l’auteur espagnol né à Buenos Aires était « connu pour son irrévérence, son goût de la provocation » et notait « une dimension humoristique ou satirique interdisant de les prendre au pied de la lettre ».
Lorsque la pièce avait été programmée, notamment à Paris mais également à Toulouse, des traditionnalistes chrétiens à l’appel de l’Institut Civitas avaient manifesté violemment, tentant d’empêcher le spectacle de se tenir. L’association, déboutée par le tribunal correctionnel, s’est pourvue en cassation. Le 14 novembre, la Cour de cassation a donné raison au tribunal correctionnel, jugeant que Golgotha Picnic ne comporte pas de propos incitant à la discrimination à l’égard des chrétiens. Ce jugement était attendu. Il n’en est pas moins important à l’heure où trop de pays dans le monde ont tendance à oublier que la liberté d’expression et la liberté de création sont des constituantes essentielles de la démocratie.