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« Connectivités » des villes de Méditerranée d’hier et d’aujourd’hui

par Véronique Giraud
Hors-Champs Croisement Publié le 07/12/2017
La Galerie de la Méditerranée accueille les expositions permanentes du MUCEM. Fruit d'une longue réflexion qui a conduit au concept de "Connectivités", qu'on doit à Fernand Braudel, la nouvelle installation donne à voir et à penser la cité méditerranéenne, celle des XVIe et XVIIe siècles et celle d'aujourd'hui. Le visiteur est conduit d'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui à Casablanca, Le Caire et Marseille. Un long voyage dans le temps et dans la ville à travers 350 œuvres et documents. Passionnant !

Il est fascinant de reconstituer les chemins par lesquels les grandes villes méditerranéennes irradiaient le monde aux XVIe et XVIIe siècles. Istanbul, Alger, Venise, Gênes, Séville et Lisbonne ont rivalisé d’influence et de magnificence en multipliant leurs échanges avec des territoires souvent très éloignés. Aujourd’hui, les grandes villes pensent leur développement en tentant d’adapter leurs territoires à de nouveaux enjeux, une réflexion qui se lit dans leurs projets d’urbanisme très disparates. Les mégapoles du Caire et d’Istanbul, les métropoles de Casablanca et d'Aix-Marseille-Provence en témoignent. Leurs « connectivités », terme emprunté à l’historien Fernand Braudel, sont mises en scène dans la grande galerie de la Méditerranée du MUCEM. Autour de ce concept, apparu en 1949, passé et présent sont habilement mis en regard, permettant de mieux rêver l’avenir possible de la cité méditerranéenne.

Dans la Méditerranée des XVIe et XVIIe siècles, les grandes villes ont fait l’histoire. Leur puissance était telle qu’elles incarnaient le commerce, le politique, la science, les arts. Les routes qu’elles dessinaient sur terre et sur les océans ont fait naître des échanges incessants et les ont enrichies, tant du point de vue économique que culturel. Il y eut Istanbul, capitale de l’empire ottoman sous Soliman 1er, Venise la Sérénissime, Alger la guerrière de course, Gênes la banquière, Séville port officiel de l’or des Amériques, Lisbonne enfin qui ouvre le commerce maritime sur l’Atlantique et marque le déclin de la Méditerranée.

 

La ville se renouvelle en permanence. Les empires, ottoman et des Habsbourg, appartiennent à l’histoire, les flux et connexions des cités actuelles ne sont pas de même nature, mais sont toujours au cœur de leur développement. « En 2050, 65% de la population du globe vivra en ville », rappelle la commissaire de l’exposition, Myriame Morel-Deledalle, soulignant combien le sujet est d’actualité. La perspective rend nécessaires et urgents de grandes transformations et l’élaboration de nouveaux plans de circulation urbains. Anticipée ou subie, l’expansion de la cité engendre l’invention d’une gestion du territoire. Quatre exemples sont examinés dans le volet contemporain de l’exposition : celui des mégapoles d’Istanbul et du Caire, celui des métropoles d’Aix-Marseille-Provence et de Casablanca. Les points de vue sont multipliés : celui des experts, historiens, géographes, urbanistes, architectes, cartographes, est enrichi par celui des artistes contemporains. De nombreuses œuvres sillonnent le parcours de tableaux, de photographies, de films, témoignant que la ville habite l’imaginaire de chacun, et permet de se projeter dans le présent.

 

 

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