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Mot de passe oublié ?C’est le plus volumineux des romans jamais écrits par Paul Auster. 1024 pages, dans la traduction française que publie son éditeur de toujours Actes Sud. Il n’en fallait sans doute pas moins pour raconter l’incroyable vie d’Archie Ferguson. Plutôt la possible vie, ou mieux, les possibles vies puisque, comme son titre l’indique, elles sont au nombre de quatre. Et si l’enchevêtrement est certain, l’écrivain américain n’en conserve pas moins sa préférence pour le hasard qui modifie inlassablement les vies. Celle du grand-père du personnage, juif russe débarqué au centre d’immigration d’Ellis Island qui, en réponse à une question qu’il ne comprend pas, se trouve affublé du nom d’Ichabod Ferguson par l’employé pressé qui ne sait pas le yiddish. Sinon, il aurait compris Ikh hob fargessen (j’ai oublié).
Voilà un des hasards du livre qui en compte de nombreux, savamment élaborés, faisant chaque fois bifurquer l’histoire d’Archie, né la même année que l’auteur. Celui-ci a peut-être médité l'avertissement du peintre Paul Klee tenant son crayon et mettant au défi quiconque de lui signifier s’il doit aller à droite ou à gauche. En bon créateur, Paul Auster joue également de ce pouvoir divin laissé à l’auteur, il en use sans modération, revenant avec un plaisir évident quatre fois sur l’ouvrage, pour signer un roman qui fera date dans l’œuvre prolifique du New-yorkais.
4 3 2 1, roman de Paul Auster aux Editions Actes Sud. Traduction de Gérard Meudal.