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Mot de passe oublié ?À l'heure ou tant de murs et de barrières en fils barbelés se hissent dans les paysages d'Europe et du monde, Borderline, la thématique choisie pour Miniartextil 2018 porte un nom très approprié à notre époque. "Borderline" évoque autant la bordure d’un tapis, la ganse, que les frontières ou les limites que chacun se fixe, pour y rester enfermé ou pour les dépasser. Et les soixante artistes textiles sélectionnés pour cette 27ème édition de l'exposition internationale jouent sur ces deux tableaux. Enfermés dans un format unique, qui ne doit pas excéder 20x20x20cm, ils évoluent dans les limites du concept même de tissage. Que ce soit dans les matières choisies, qui vont du fil au bois, à la pierre, au métal, au polycarbonate, ou dans un savoir-faire audacieux qui va de la broderie au tressage, au découpage et au pliage. Conditionnée par le très petit format exigé, chaque création concentre une rare minutie et un long temps passé à un assemblage harmonieux.
Dans le beffroi de Montrouge où l'exposition est présentée jusqu'au 25 février, l'ensemble des œuvres, élégamment suspendues et posées sur des plaques métalliques miroitantes, offre la vision du tout petit, de l’évanescence, du fragile. D’autant que la thématique a été prise à la lettre par quelques artistes qui se sont aventurés à représenter les désastres des migrations contemporaines. Entourant cet ensemble, des œuvres d’artistes de réputation internationale, parmi lesquels le célèbre sculpteur ghanéen El Anatsui, occupent les cimaises de l’immense salle de la mairie de Montrouge. Au centre, l’installation monumentale et colorée d’Emmanuelle Moureaux, Forest of Numbers, joue des pleins et des vides.
Miniartextil est une exposition internationale d’art textile contemporain initiée par deux collectionneurs italiens, Nazzarena Bortolaso et Mimmo Totaro, fondateurs de l’association Arte&Arte. Née en 1991 à Côme, ville ayant conservé une forte tradition d’industrie textile, notamment de la soie, Miniartextil a d’abord invité des artistes de la région avant de s’ouvrir, dix ans plus tard, aux créateurs internationaux. Après un premier accueil dans l’église de Côme, l’exposition est présentée hors les murs en France, dans le Beffroi de Montrouge du 7 au 25 février, puis elle sera visible du 8 mars au 25 avril dans le Château du Val Fleury à Gif sur Yvette.