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Circulation(s) 2018 : Rachael Woodson

par Véronique Giraud
Rachael Woodson et son modèle. © Giraud/NAJA
Rachael Woodson et son modèle. © Giraud/NAJA
L'installation finale mêle les photos de ses frères à quelques-unes de leurs phrases, flottant dans l'espace. ©Giraud/NAJA
L'installation finale mêle les photos de ses frères à quelques-unes de leurs phrases, flottant dans l'espace. ©Giraud/NAJA
Arts visuels Photographie Publié le 26/03/2018
Rachael Woodson est venue à la photographie comme un art en prenant régulièrement des images de ses frères. De cette pratique est née une réflexion sur ce qu'on peut montrer, mais aussi  sur la relation entre l'artiste et son modèle. Elle est l'invitée de l'édition 2018 du festival Circulation(s).

En descendant les marches de l’escalier, Rachael Woodson explique qu’elle a commencé il y a des années à prendre en photo ses frères, alors enfants. Prises sans intention préalable, juste  l’envie irrésistible de les photographier. Ces images ne montrent pas des poses étudiées mais révèlent une expression parfois grave, boudeuse, souvent complexe, traversée par l'enfance et l'adolescence. Rachael cherchait précisément « comment montrer cette complexité, les multiples expériences qu’on peut avoir pendant l’enfance ». Quelques marches plus bas, elle évoque son parti pris : « C’est aussi une référence à la peinture, à la sculpture via la photographie. Il était important pour moi de montrer la tension qui existe entre mes premières expériences de la photographie, gestes plutôt cathartiques, instinctifs, et mes approches conceptuelles découvertes depuis que je suis en France. Et cette distance entre les deux ». Il y a dix ans, la jeune femme n’aurait jamais osé montrer un travail mal fait, qu'elle avait réalisé à dix-huit ans, mais « C’est important de montrer précisément l’évolution entre ces moments différents ». À cet ensemble, l’artiste a eu envie d’intégrer des textes issus de ses conversations avec ses frères, ses modèles. « Je ne vois pas cette expérience comme mon travail, c’est avec eux que j’ai fait tout ça », exprime-t-elle.

Sound of silence est composé de ces archives personnelles, d’abord au sein de la maison familiale du New-Jersey et dans la nature environnante, puis dans l’univers propre à chacun devenu adulte. La photographe a composé une narration silencieuse de l’intime. Elle n’aurait sans doute pas pu la documenter avec d’autres personnes que ses frères. Avec ces derniers, devenus ses modèles au fil des ans, elle interroge aussi la relation de l’artiste à la muse… Le parcours qui rend témoin de ces garçons, devenus au fil du temps adolescents puis hommes, s’achève par une élégante installation où l’artiste a accroché au plafond des phrases, citations de ses frères, et disposé sur les murs leurs portraits silencieux.

 

Née à Berne en 1984, Rachael Woodson est une artiste d’origine américano-britannique qui vit et travaille à Paris depuis 2009. Après avoir fait des études de photographie à la School of Visual Arts de New York et une résidence à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, elle a obtenu en 2016 un master en photographie et art contemporain de l’Université Paris-VIII. Aujourd’hui elle participe à des groupes de recherche et prend part à des collaborations artistiques qui visent à considérer le médium photographique dans un contexte interdisciplinaire.

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