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À Arles, les images de Matthieu Ricard invitent à la contemplation

par Véronique Giraud
Arts visuels Photographie Publié le 19/06/2018
Invité des Rencontres d'Arles, le moine bouddhiste Matthieu Ricard vit sa pratique de la photographie en saisissant la magie des espaces naturels d'Inde, du Népal et de l'Himalaya. Fruits de sa contemplation, ces images seront installées, le temps d'un été, sous un gigantesque pavillon en bambou, œuvre de l'architecte colombien Simon Vélez.

Si le défi climatique ne parvient pas à convaincre les politiques de sa priorité, il sous-tend les photographies de Matthieu Ricard. Le moine bouddhiste tibétain, qui vit tout au long de l'année dans les montagnes de l'Himalaya, est l'invité cet été des Rencontres d'Arles, du 9 juillet au 27 septembre. L'invitation n'a rien de surprenant, considérant la beauté et l'étrangeté des images fixées au Népal, au Tibet et dans l'Himalaya par Matthieu Ricard. Ce qui l'est davantage c'est que, pour accueillir les photographies, une curieuse architecture a émergé au bord du Rhône, sur l'autre rive de la cité antique. Cette création monumentale de 1000 m2, réalisée entièrement en bambou, a été imaginée par les architectes Simón Vélez et Stefana Simic pour abriter 40 photographies du moine. Un cadre qui rend propice la réflexion et la contemplation de ces images en noir et blanc, imprimées sur un papier japonais produit depuis 1400 ans. L'exposition en ce lieu est d'ailleurs simplement intitulée Contemplation. Évoquant sa pratique de la photographie, Matthieu Ricard explique qu'en observant dans la durée, "Les photos vous prennent plus que vous ne les prenez. Il ne faut jamais être pressé. Quand il y a un moment fascinant, merveilleux, je suis là." Une attitude contemplative de la nature favorisée depuis sa retraite himalayenne, où le temps passé observer rend possible la captation de la magie de la nature.

L'accord image/architecture prend à Arles tout son sens. D'une part par la conscience de Matthieu Ricard de la menace pesant sur ces paysages dans lesquels ses yeux se perdent. En passe de se modifier ou de disparaître en raison du dérèglement climatique, il sait qu'ils mettront sur les routes de l'exil des populations contraintes de les abandonner pour trouver refuge ailleurs. Cet accord image/architecture donne aussi un relief particulier à la pratique de Simon Velez, fondamentalement déterminée par les contraintes du climat tropical. L'architecte colombien a trouvé dans le bambou guadua (guadua angustifolia), espèce endémique des vallées colombiennes, un matériau idéal et a acquis un savoir-faire unique qui lui permet de l'utiliser  dans les projets les plus complexes, et sous tous les climats.

 

Matthieu Ricard, se consacre à l'étude et à la pratique du bouddhisme depuis plus de quarante ans. En parallèle à sa vie de moine, il ne cesse de photographier la nature. L'intégralité des revenus de ses livres de photos sont cédés à des causes humanitaires en Inde, au Népal, au Tibet, à travers Karuna-Shéchèn, qu'il a co-fondé en 2000.

Simón Vélez, célèbre architecte colombien spécialiste de l’architecture naturelle, a déjà élaboré une construction similaire de 5 000 m2 avec le photographe Gregory Colbert à Mexico.

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