espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Événement > Montpellier Danse 2018 : suite de créations en duo

Montpellier Danse 2018 : suite de créations en duo

par Véronique Giraud
Jacopo Godani, à la tête du ballet de la Dresden Frankfurt Dance Company, ouvre le festival les 22 et 23 juin avec Extinction of a minor Species. La pièce fait sa première en France à l’opéra Berlioz au Corum. © Dominik Mentzos
Jacopo Godani, à la tête du ballet de la Dresden Frankfurt Dance Company, ouvre le festival les 22 et 23 juin avec Extinction of a minor Species. La pièce fait sa première en France à l’opéra Berlioz au Corum. © Dominik Mentzos
Akram Khan interprétera Xenos, son dernier solo en tant que danseur. ©  Jean Louis Fernandez
Akram Khan interprétera Xenos, son dernier solo en tant que danseur. © Jean Louis Fernandez
Les chorégraphes hip hop, Kader Attou et Mourad Merzouki, ont créé ensemble Danser Casa. Les 23 et 25 juin au théâtre de l’Agora. © Yoriyas
Les chorégraphes hip hop, Kader Attou et Mourad Merzouki, ont créé ensemble Danser Casa. Les 23 et 25 juin au théâtre de l’Agora. © Yoriyas
Arts vivants Danse Publié le 22/06/2018
Du 22 juin au 7 juillet, 29 danseurs de 12 pays font souffler le vent de l’invention sur les scènes de Montpellier Danse. Plusieurs ballets ont invité des artistes résolument engagés dans leur époque, le hip hop côtoie le sacré indien, passé et futur traversent les corps et les performances interrogent l’intime et le monde.

Depuis presque quarante ans, le répertoire de la danse contemporaine s’est en partie écrit à Montpellier. Ses grands interprètes ont été invités à créer pour son festival Montpellier Danse, y offrant la primeur de leurs créations en France. La page est loin d’être achevée, prête à être griffée de mouvements incarnés par des corps dont s’emparent les danseuses et danseurs invités pour cette 32e édition dont la caractéristique principale est la liaison inédite entre compagnies. Activant le souffle de l’invention.

Les 2 et 3 juillet, le Ballet du Capitole de Toulouse se produira sur la scène du théâtre de Grammont Avec la complicité de Jacky Ohaion, qui dirige le théâtre Garonne à Toulouse, et de Jean-Claude Montanari, directeur de Montpellier Danse, Kader Belarbi a pris le risque d’associer les danseurs du ballet classique qu’il dirige à trois grands chorégraphes israéliens, Yasmeen Godder, Roy Assaf et Hillel Kogan, invités à laisser libre cours à leur imaginaire. « Cette histoire c’est l’envie d’un envol, sans destination précise. C’est l’enjeu d’une création tout simplement » confie Kader Belarbi. Le ton expérimental de cette édition de Montpellier Danse est ainsi donné, sa dimension géographique dans la nouvelle région Occitanie également. Toulouse viendra donc à Montpellier pour ce spectacle qui mène les corps de danseurs classiques sur les chemins de la chorégraphie contemporaine.

 

Les adieux du danseur Akram Khan. Jacopo Godani, qui a relevé le défi de prendre la suite de William Forsythe à la tête du ballet de la Dresden Frankfurt Dance Company, ouvre le festival les 22 et 23 juin avec Extinction of a minor Species. La pièce fait sa première en France sur la scène de l’opéra Berlioz au Corum, où 17 danseurs virtuoses oscilleront entre archaïsme et futur, métamorphoseront leurs corps entre animalité et gestuelle recomposée.

Autre grand moment, sur la même scène, Akram Khan interprétera les 26 et 27 juin un solo d’adieu en tant que danseur. Avec Xenos (L’étranger), le chorégraphe londonien, habitué du festival montpelliérain, a choisi de renouveler l’hommage aux soldats disparus durant la première guerre mondiale. Accompagné de cinq musiciens, qui interpréteront une composition originale de Vincenzo Lamagna, Akram Khan tentera, au-delà de l’hommage, de restituer un message de notre humanité, que mettent à mal les conflits et les technologies.

Souvent présenté comme une des plus belles compagnies d’Europe, le Nederlands Dans Theater est surtout un formidable laboratoire de créations chorégraphiques. Trois pièces en témoigneront : Shut Eye signée du tandem Sol Leon & Paul Lightfoot, Woke up Blind de Marco Goecke, et une création de Crystal Pite.

 

Entre singularités et collectif. Entre temps, Magalie Milian & Romuald Luydlin entrainent le public dans Far West, voyage dans le temps à la fois terrifiant et désirable, entre passé révolu et avenir incertain. Le théâtre de Grammont prêtera sa scène à leur Cie Zampa les 22 et 23 juin. Sorour Darabi invite à un autre voyage, celui qui traverse son corps entre masculin et féminin. L’artiste iranien, qui s’exprime par la performance, donnera Savusun les 23 et 24 juin au studio Bagouet.

Aux mêmes dates, sur la scène du théâtre La Vignette, Sylvain Huc présentera Sujets, sa dernière création, suite à un laboratoire de recherches avec quatre danseuses et danseurs.

La chorégraphie hip hop est incarnée par ses deux représentants emblématiques en France, Kader Attou et Mourad Merzouki, tous deux nommés à la tête de centres chorégraphiques nationaux, l’un à La Rochelle, l’autre à Créteil. Les deux amis ont eu envie de se retrouver pour chorégraphier ensemble et sont partis à Casablanca pour Danser Casa, un projet qui revisite la capitale du Maroc à travers quelques-uns de ses jeunes danseurs, aussi virtuoses qu’émouvants. Les 23 et 25 juin au théâtre de l’Agora.

 

Collaborations inédites. S’il est invité pour la première fois par le festival, Aurélien Bory est coutumier des associations improbables. Après avoir travaillé, entre autres, avec un robot industriel en 2009, des acrobates marocains pour Marseille-Provence 2013, cet artiste de l’espace collabore cette fois avec Shantala Shivalingappa, qui a longtemps dansé avec la troupe de Pina Bausch, et partage sa vie entre Madras et l’Europe. « Je lui ai demandé si elle voulait faire l’expérience de la cendre /… La cendre est sacrée en Inde. Elle est un processus qui s’inscrit dans un cycle de mort et de naissance » explique Aurélien Bory. aSH, fruit de cette collaboration, est le troisième et dernier opus de son projet Portraits de femmes, autant de « paysages intérieurs de danseuses qui vouent leur existence à la danse ». Après Stéphanie Fuster et Kaori Ito, la danseuse indienne construira son portrait dansé sur la figure et le rythme vibratoire du dieu Shiva. La pièce aSH sera créée à Montpellier, avant de partir en tournée en France.

Précédée de son aura de chorégraphe d’exception, Anne Teresa de Keersmaeker dansera quelques pas sur la scène de l’opéra Comédie pour la pièce qu’elle crée avec le violoncelliste Jean-Guihen Queyras. Ce dernier exécutera six suites de Bach qui accompagneront les échappées de trois danseurs et deux danseuses, dans un décor sculpté par la lumière.

Phia Ménard bouleversera une nouvelle fois son rapport au monde avec Maison Mère, premier volet de ses Comptes Immoraux. Dans cette performance, réponse à la commande de la Documenta 14 de Kassel, la chorégraphe s’attelle à reconstruire à partir de ruines une maison de protection pour l’Europe…

Le public aura la surprise de revoir la Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin qui a choisi d’inviter la cap-verdienne Marlene Monteiro Freitas, dont on a pu apprécier la folie virtuose de Jaguar et Bacchantes. Elle est cette fois à la manœuvre les 28 et 30 juin avec dix-huit danseurs pour Canine Jaunâtre 3, au théâtre de l’Agora. On y retrouvera les 3 et 4 juillet Maud le Pladec, qui crée une pièce pour 11 danseurs. Twenty-seven perspectives est une page blanche posée sur une version inédite, composée par Pete Harden, de la Symphonie inachevée de Franz Schubert. Baro d’Evel, Michèle Murray, Paula Pi sont d’autres pépites de cette édition.

 

Festival Montpellier Danse.  Du 22 juin au 7 juillet 2018.

Partager sur
à lire aussi

AURÉLIEN BORY OFFRE "aSH" À SHANTALA SHIVALINGAPPA     LA BATSHEVA, FOLLE RENCONTRE AVEC MARLENE MONTEIRO FREITAS     3 CHORÉGRAPHES ISRAÉLIENS CRÉENTAU BALLET DU CAPITOLE
Fermer