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Aurélien Bory offre « aSH » à Shantala Shivalingappa

par Véronique Giraud
aSH, pièce d'Aurélien Bory  pour Shantala © Pierre Dequivre
aSH, pièce d'Aurélien Bory pour Shantala © Pierre Dequivre
Arts vivants Danse Publié le 28/06/2018
Shantala Shivalingappa a inspiré à Aurélien Bory un troisième portrait de femme. Le metteur en scène lui consacre "aSH", une pièce où la grâce évanescente de la danseuse indienne se mesure à la puissance vibratoire d'un dispositif scénique menaçant. Une création qui a conquis le public de Montpellier Danse où elle faisait sa première le 27 juin.

« J’ai demandé à Shantala Shivalingappa si elle voulait faire l’expérience de la cendre/… La cendre est sacrée en Inde. Elle est un processus qui s’inscrit dans un cycle de mort et de naissance », explique Aurélien Bory à propos de la pièce aSH, troisième et dernier opus de son projet de portraits de femmes. Si le metteur en scène se distingue pour ses interventions guidées par la question de l’espace dans la représentation théâtrale, il a voulu sortir de la problématique pour composer une trilogie de « paysages intérieurs de danseuses qui vouent leur existence à la danse ». Après Questcequetudeviens, inspiré par la personnalité de Stéphanie Fuster, puis Plexus, par celle de Kaori Ito, il crée aSH pour Shantala Shivalingappa. Ce nouveau portrait dansé repose sur la figure et le rythme vibratoire du dieu Shiva. Il a inspiré au scénographe l’immensité d’une toile qui, du fond du plateau, offre un cadre à l’élégante gestuelle de la danseuse indienne. Vibrante, bruissante, la toile en s’éclairant fait apparaître des motifs géométriques, qui évoquent un tissu, avant de perdre toute couleur et grossir du souffle inquiétant d’une vague grise monstrueuse menaçant sans cesse d’absorber la gracile silhouette. Non point. La danseuse, imperturbable, poursuit ses mouvements qu'accompagnent les subtiles percussions d’un musicien. Et lorsqu’elle recouvre la toile devenue tapis d’une spirale de cendre, Shantala Shivalingappa se fait compas vivant, dessinant de la pointe d’un pied des cercles parfaits qui griffent la cendre de part et d’autre.

Chacun des gestes est abouti, accomplissement d’une sérénité acquise sans aucun doute par une volonté sans faille. La confrontation d’une telle force mentale avec le dispositif spectaculaire d’Aurélien Bory rend un magnifique hommage à une danseuse d’exception.

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