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Trois chorégraphes israéliens créent au Ballet du Capitole

par Véronique Giraud
Les danseurs du Ballet du Capitole de Toulouse, ici chorégraphiés par Roy Assaf DR
Les danseurs du Ballet du Capitole de Toulouse, ici chorégraphiés par Roy Assaf DR
Arts vivants Danse Publié le 03/07/2018
Les danseurs sont ceux du ballet du Capitole de Toulouse mais, inscrits au programme de Montpellier Danse, ils frottent leur virtuosité classique à l'esthétique contemporaine de trois jeunes chorégraphes israéliens, Roy Assaf, Yasmeen Godder et Hillel Kogan. Une rencontre enrichissante de part et d'autre.

Kader Belarbi, qui dirige le Ballet du Capitole à Toulouse, a voulu inscrire un programme de créations dans le cadre de la saison France-Israël. Composé avec Jean-Paul Montanari et Jacky Ohayon, qui dirige le théâtre Garonne, il réunit trois jeunes chorégraphes israéliens et est l’un des spectacles les plus inattendus du festival Montpellier Danse. Roy Assaf, Yasmeen Godder et Hillel Kogan ont été choisis et chacun a dû imaginer une pièce avec les danseurs du ballet classique. Le résultat, bien sûr surprenant, exprime avec une force inédite à la fois la marque esthétique de chacun des chorégraphes et la capacité des danseurs à plier leurs corps à un vocabulaire inconnu.
Un aller-retour au-delà de la danse. Roy Assaf a conduit une dizaine de danseurs à exprimer leur physicalité, apposant les noms des organes intérieurs et extérieurs à leurs poses. Yasmeen Godder a composé un solo émouvant avec une danseuse, lui demandant de laisser échapper cris, soupirs et souffles. Hillel Kogan est resté fidèle au processus développé dans son extraordinaire pièce We love arabs en s’interrogeant d’abord sur la proposition de Kader Belarbi. En voix off, on l’entend se demander avec humour qui est ce directeur de ballet qui a eu l’audace de l’inviter à créer avec ses danseurs lui qui est présenté comme un chorégraphe plus connu pour ses collaborations avec Ohad Naharin que pour ses propres créations. Son travail avec trois couples de danseurs poursuit cette même quête. Qui sont-ils ? Mêlant leur vocabulaire et le sien, on en apprend en off sur l’intime de chaque interprète qui, au fil de la pièce, devient non plus un sujet (ou un demi-sujet, ou un corps de ballet, ou un demi-soliste) mais un être pensant et complet.
Alors que les danseurs sont formés à composer un ensemble harmonieux rythmé par la musique, ils sont tous ici exposés à l’expression individuelle et à la prise de parole ou de pensée. Trois allers-retours édifiants, déployant chacun un chemin faisant se rejoindre deux mondes. Trois allers-retours qui nous conduisent à imaginer un tel chemin bien au-delà de la danse.

 

 

Ballet du Capitole à Toulouse, créations. Chorégraphes : Roy Assaf, Yasmeen Godder et Hillel Kogan. Les 2 et 3 juillet 2018 à 19h30 au Théâtre des Treize Vents, Domaine de Grammont 34000 Montpellier, dans le cadre de Montpellier Danse.

 

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