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Avignon : Claire Tabouret pose ses images de l’errance

par Véronique Giraud
Arts visuels Arts plastiques Publié le 17/07/2018
Le Festival d’Avignon a choisi d’associer sa 72e édition au travail de Claire Tabouret. Conviée à investir les espaces de l'église des Célestins, l'artiste y a posé ses figures énigmatiques dont le point commun est de défier le réel par l'errance qu'offre le travestissement. L'exposition "L'errante" est à voir du 7 au 24 juillet 2018.

Le Festival d’Avignon a choisi d’associer sa 72e édition au travail de l’artiste Claire Tabouret. Née en 1981 à Pertuis, dans le Vaucluse, résidant à Los Angeles, la peintre est loin d’être une inconnue en France où de nombreuses expositions lui sont consacrées depuis qu’elle est sortie diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2006. Les collectionneurs, dont François Pinaud, ont très vite remarqué ses séries, portraits féminins, groupes d'enfants, maisons inondées, radeaux, cabanes. En quelques années, son vocabulaire plastique s’est affirmé, ses lignes se noyant dans les couleurs acryliques diluées, ses fonds produisant une atmosphère irréelle, ses teintes sourdes aux accents acidulés. En cet été avignonnais, on retrouvera ses œuvres à la fois dans l’église des Célestins et dans l’hôtel particulier de la Collection Lambert.
Dans l’église dédiée aux artistes invités du festival, les parois défraichies du chœur et des chapelles sont mises en relation avec la figure d’Isabelle Eberhardt. Claire Tabouret a réalisé plusieurs œuvres inspirées de l’écrivaine que la soif d’ailleurs a mené en Algérie où, travestie en homme, elle a pu approcher les tribus nomades d’un désert qui la fascinait. Alors que de rares photographies nous sont parvenues, la détermination d’Isabelle Eberhardt, son travestissement, sa liberté de penser et de vivre, ont inspiré à Claire Tabouret une série de portraits réalisés en petits formats. Quelques-uns sont accrochés dans la pénombre de l’église, isolés les uns des autres. Les visages, pâles, toujours de face, se détachent de leur fond sombre, regardant fixement le visiteur, comme l’interrogeant. L’accumulation de portraits semble être la manière que l’artiste emprunte pour interroger les êtres qui la troublent.
D’autres dessins peints, de sa série Les étreintes, offrent des petites fenêtres colorées aux ternes murs de pierre. Y figurent des corps dont les visages sont recouverts d’inquiétants masques à gaz. De masque il est aussi question dans la grande toile Les trois XXXX. Témoignant de l’attrait de l’artistes pour le carnaval. Tous ces portraits ont en commun des figures tentées de se cacher, de s’isoler par l’exil, le fétichisme sado-maso ou le rite carnavalesque. Par sa technique, l’artiste transperce les couches des déguisements pour atteindre une humanité qui tient du secret.
 
L’errante, exposition Claire Tabouret du 7 au 24 juillet dans l'église des Célestins à Avignon.

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