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Mot de passe oublié ?Dans la salle 2 du Gilgamesh, une longue table en U nappée de blanc occupe la scène centrale, invitant au banquet. Les spectateurs entrent et sont invités à s’asseoir sur les chaises disposées autour. Mais c’est une illusion, il n’y aura pas de banquet. Debout, une jeune comédienne observe attentivement les personnes attablées, puis se lance avec douceur dans un doux et long monologue. Elle raconte l’histoire d'un couple octogénaire, dont le mari, sur le point de mourir sur son lit d’hôpital, s’adresse à sa femme pour lui déclarer combien il lui est reconnaissant de lui avoir appris ce qu’est l’amour, et combien il lui fut fidèle tout au long de leur longue vie commune, malgré la tentation. Le ton est à la confidence sincère des derniers instants. Mais quelle valeur a une telle confidence quand la pièce s’intitule Les illusions ? C’est précisément ce que questionne l'auteur, le dramaturge russe Ivan Viripaev, dans les trois récits suivant, ceux de la femme et d'un autre couple avec lesquels est entretenue une amitié depuis toujours. Au fil de ce récit quadrilatère, restituant avec humour et une grande palette d'émotions ce qu’il en a été de l'existence pour la femme du mourant, l’autre mari et l’autre femme, les points de vue évoluent, enchevêtrent, se contredisent, l’histoire se dilate, la sincérité se dissout. Les quatre jeunes comédiens portent avec une touchante délicatesse la teneurs de ces confessions. Leurs regards bienveillants et candides accompagnent les cruels soubresauts de l'illusion.
Illusions d'Ivan Viripaev, du 6 au 27 juillet, à 17h05 au Gilgamesh Belleville, 11 Bd Raspail Avignon. Traduction : Tania Moguilevskaia et Gilles Morel. Mise en scène : Olivier Maurin. Avec : Clémentine Allain, Fanny Chiressi, Arthur Fourcade, Mickael Pinelli.